La prévision concernant le cours du pétrole reste un exercice difficile mais beaucoup d’éléments convergent vers la poursuite de la hausse, prévient Jean-Noël Vieille, chef économiste chez HPC, OtcexGroup.
La demande mondiale reste toujours assez forte alors que les dernières années ont vu un recul de l’investissement en Exploration-Production. D’après plusieurs sociétés parapétrolières liées à l’exploration, CGG ou Bourbon, ce redémarrage de l’investissement n’est prévu que vers mi 2019. Ceux qui prédisent une baisse du prix du baril tablent sur la hausse de la production de pétrole aux Etats-Unis, mais pour l’instant celle-ci semble contenue en raison des risques financiers très élevés.
Les producteurs ont ainsi intérêt au moins sur les deux prochaines années à avoir un prix relativement élevé pour rembourser leurs dettes financières souvent obligataires. Les questions géopolitiques actuelles vont également dans le sens d’une progression : un embrasement au Proche-Orient est rarement corrélé à une baisse du prix du pétrole. Si on reste sur un prix du pétrole redevenant élevé, on doit alors craindre une poussée de l’inflation couplée à une maîtrise des coûts salariaux.
Ces éléments pourraient alors conduire à une forte hausse des taux d’intérêt à long terme. Ce scénario serait alors assez peu favorable aux emprunteurs ce qui conduirait à un recul de l’investissement et à une inflexion de la croissance qui devra se traduire par une baisse des cours boursiers. Ce scénario pourrait être celui de 2019.
Pour l’instant, les chiffres d’inflation publiés aux Etats-Unis ont été plutôt rassurants à la différence de ceux annoncés en début d’année. La stabilité du taux d’inflation sous-jacente CPI à +2,1% en avril (au-dessus de la cible de 2% de la Fed) ne confirme pas l’idée d’une spirale inflationniste et les taux souverains devraient donc rester contenus.
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