Alors que les taux d’intérêt américains montent afin de lutter contre l’inflation, les investisseurs doivent être attentifs à tout signe de dépassement qui pourrait restreindre l’économie américaine, alimenter la volatilité et freiner la demande d’actions.
Une récession aux Etats-Unis représente le risque le plus important pour l’économie mondiale. Aujourd’hui, l’économie américaine bénéficie d’un haut niveau de confiance des entreprises et des ménages ainsi que de perspectives de croissance solides, malgré le stade avancé de son cycle.
La courbe s’aplatit au fur et à mesure que le cycle progresse
Pourtant, la courbe des taux américains est en train de s’aplatir. La différence actuelle entre les bons du Trésor à deux ans et ceux à dix ans est inférieure à 40 points de base (PB), soit l’écart le plus faible depuis 2007. Dans une perspective historique, chaque fois qu’une courbe des taux US aplatie s’est inversée (ce qui, dans un passé récent, est survenu au début des années 2000 puis en 2007), une récession s’est ensuivie aux États-Unis. Une courbe des taux inversée (où les rendements à court terme dépassent les rendements à long terme) a d’ailleurs été observée avant chaque récession depuis 1945.
Les récessions se produisent une fois que la courbe des taux s’inverse, avec un décalage
Nous assistons également à un déclin à long terme du potentiel de croissance de l’économie américaine (qui est passé de 4% en 2000 à environ 1,7% aujourd’hui). Dans le passé, à chaque fois que les taux d’intérêt réels ont dépassé la croissance potentielle américaine, une récession a suivi. Pour l’instant, les conditions financières aux États-Unis restent toujours favorables, avec des taux réels qui peuvent difficilement être jugés prohibitifs par les acteurs économiques. Ils restent en effet en deçà de la « zone de danger » du cycle actuel, que nous estimons entre 1% et 2% (voir graphique). Ceci signifie qu’une augmentation supplémentaire de 150 pb des taux réels devrait se produire avant que ces derniers ne commencent à avoir un impact suffisant sur les conditions économiques pour que cela entraîne une correction substantielle sur les marchés.
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Stéphane Monier est responsable des investissements chez Lombard Odier.