Tel est le pronostic de Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques et gestion diversifiée de Lazard Frères Gestion.
Lors de la réunion du 14 juin, la BCE a annoncé qu’elle allait réduire ses achats de titres de 30 à 15 Mds d’euros sur les trois derniers mois de l’année. Ensuite, elle se bornera à réinvestir les remboursements des titres arrivés à échéance. Elle a par ailleurs annoncé vouloir maintenir ses taux directeurs au niveau actuel jusqu’à l’été 2019, sous réserve d’une évolution économique conforme à ses attentes.
La BCE considère que le ralentissement observé dans la zone euro en ce début d’année ne remet pas en cause le scénario de croissance. En effet, les indicateurs économiques restent cohérents avec une croissance de l’ordre de 2,0%, supérieure au potentiel de croissance de la zone euro. Le taux de chômage poursuit sa baisse (8,5% en avril) et certains signes d’une accélération des salaires commencent à être visibles.
Le bilan de la BCE va donc culminer à un peu plus de 40% du PIB, là où celui de la Fed a atteint sa taille relative la plus élevée à 25% fin 2014. Il ressort des déclarations de la BCE que la stratégie de sortie va être très similaire à celle suivie par la Fed ; une séquence entamée par l’arrêt des achats, suivie par une remontée des taux, puis sans doute un début de réduction du bilan de la BCE après quelques hausses de taux. Pour l’avenir, Mario Draghi a précisé que les achats de titres continueront de faire partie de l’arsenal de la BCE. Reste à savoir si son successeur sera également enclin à les utiliser...