L’été confirme la tendance très particulière de cette année. Malgré une croissance mondiale toujours supérieure à 3%, des risques multiples sont apparus et focalisent l’attention des investisseurs qui fuient les actifs risqués européens. La forte baisse de la livre turque, le risque politique en Italie (sans parler du tragique accident à Gênes), les tarifs douaniers qui ne cessent de monter entre la Chine et les Etats-Unis ne peuvent pas contribuer à une prise de risque estival.
La robustesse du dollar intrigue mais elle est finalement en phase avec le discours, les sanctions et la politique de domination de l’administration américaine. Malgré de nombreux détracteurs, Donald Trump est peut-être entrain de réussir son pari. La consommation américaine évolue toujours sur des niveaux élevés autour de +2,5%. La production industrielle a une nouvelle fois accélérée augmentant de plus de 4% en glissement annuel au mois de juillet.
Avec le retour de l’inflation compensée par une baisse de l’imposition, il est difficile de militer pour le déclin (économique à tout le moins) de l’Empire américain, même si l’espérance de vie y diminue depuis 2015...les actifs en dollars demeurent une sorte de refuge dans ces temps troublés et malgré certains efforts, l’Europe n’a pas démontré sa capacité à attirer les flux des investisseurs.
Si l’écart de momentum économique devait s’aggraver entre les Etats-Unis et l’Europe au deuxième semestre, il sera difficile d’imaginer une réduction de l’écart de performance entre les marchés actions américains et européens.
Igor de Maack est gérant et porte-parole de la gestion de DNCA.