A la veille de Patrimonia, Blandine Fischer, directrice générale du pole Assurance Finance chez InfoPro Digital, et Jean-Marc Bourmault, directeur des partenariats, font le point sur l’actualité de la profession.
Quelles sont les tendances de cette édition 2018 ?
En 2017 on était surtout sur une convention « banane », tout le monde avait le sourire. En 2018 la donne est différente : le vrai sujet pour tout le monde est de savoir quel sera l’impact de la réglementation, actuelle et à venir.
La réglementation va obliger à faire des économies d’échelle, ce qui va entrainer des regroupements supplémentaires dans le monde du conseil et dans le monde du courtage.
Autre phénomène fort, l’ISR est en train de véritablement trouver sa place avec des sociétés de gestion qui émergent et une demande de la part des investisseurs qui va au-delà de la curiosité.
Dans un domaine différent, il y a un sujet de préoccupation pour l’ensemble de la profession avec le décret Montgolfier qui prévoit de modifier l’article 68 de la loi de finance 2018 en plafonnant à 10% les frais et commissions du prix de revient dans l’immobilier.
Enfin, on peut souligner une évolution qui peut paraître anecdotique mais qui est intéressante à plusieurs égards dans le domaine foncier : les groupements fonciers viticoles passent sous statut SCPI.
Le mouvement de concentration semble s’accélérer (Primonial sur Echiquier, Generali sur Sycomore). Comment voyez-vous le paysage des AM dans 5 ans ?
Les opérations viennent surtout de sociétés de taille importante, comme Generali qui pèse environ 70 milliards d’euros et qui avec Sycomore, pesant environ 8 milliards d’euros, met la main sur une cible d’une taille conséquente. Il est évident qu’on va continuer à assister à des rapprochements sur ce segment.
Mais le vrai sujet concerne les maisons qui pèsent moins de 1 milliard d’euros et qui doivent retrouver des ratios de rentabilité corrects. D’ici 5 ans, le paysage va très sensiblement de modifier.
Pensez-vous que l’inflation réglementaire va finir par marquer une pause ?
Il va d’abord falloir qu’on digère les nouvelles réglementations : Prips a tout juste 9 mois, Mifid 2 c’est la même chose, DDA arrive le 1er octobre…
On devrait assister à un stopper réglementaire, momentané, pour que tout cela s’installe. Mais on aura Mifid 3 et DDA 2 d’ici 5 à 10 ans…
Quel est votre souhait pour la profession des CGP ?
Il y a 2 souhaits pour les CGP. D’abord qu’ils sachent saisir l’opportunité historique qui s’offre à eux : beaucoup de banques envisagent de fermer des agences et de remplacer l’humain par des outils. Mais l’humain est au cœur du conseil, pour les professionnels il s’agit d’une vraie opportunité.
Reste la capacité de la cette profession à se promouvoir car il y a encore beaucoup de particuliers qui ne connaissent pas les CGP. La disparité des associations est une difficulté pour la profession.