En l’espace de cinq semaines, la donne a complètement changé sur le marché du pétrole, prévient Karamo Kaba, directeur des études économiques d’Ecofi. Alors que le consensus tablait sur un retour rapide du baril de Brent au-delà de 100 dollars, plusieurs facteurs sont venus renverser ce scénario.
D’un côté, les enquêtes nous renvoient l’image d’une économie mondiale en plein ralentissement, à l’instar du recul des nouvelles commandes (-4,4% en octobre) aux Etats-Unis. De l’autre côté, les sanctions américaines envers l’Iran ne semblent pas aussi dures qu’anticipé avec la possibilité donnée à huit pays (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Italie, Grèce, Turquie et Taïwan) de continuer d'acheter temporairement du pétrole iranien sur une période n’excédant pas 180 jours.
En plus de cette exonération, l’Iran, tout en veillant à leur anonymat, a commencé à vendre directement son pétrole à des entreprises plutôt qu'à des pays.
Au final, la baisse de la demande d’un côté combinée à un surplus de production ont conduit les cours de l’or noir à enregistrer de forts plongeons sur la semaine (-10,7%, à 50,4 dollars pour le WTI ; -11,92%, à 58,8 dollars pour le Brent). La dégringolade dépasse désormais le seuil de 30% par rapport à début octobre.
L’Arabie Saoudite a essayé d’enrayer cette chute spectaculaire des prix en annonçant une baisse de sa production de 500 000 barils par jour. Les Saoudiens souhaitent être accompagnés dans cette démarche par d’autres pays de l’Opep lors de la réunion du 6 décembre prochain.
Cependant, on imagine mal Ryad résister aux pressions du Président Trump de laisser les prix poursuivre leur correction, surtout à un moment où, selon plusieurs médias américains, le nom du Prince héritier Mohammed ben Salmane aurait été mis en avant par les renseignements américains dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
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