La banque filiale de ABN se montre prudente pour 2019 : des Etats-Unis aux émergents, en passant par l’Europe, Neuflize OBC a récemment présenté ses perspectives pour l’année à venir.
Selon les sources officielles du congrès américain (CBO), la croissance des Etats-Unis devrait s’établir à 2,2% pour 2019 ; de son côté Neuflize OBC prévoit une croissance autour de 1,7% pour cette période. La société de gestion justifie cette prévision en tenant compte de deux facteurs : l’absence de ré-endettement des ménages américains depuis 2008 (passant d’environ 100% en 2008 à moins de 80% aujourd’hui) et une hausse de l’endettement des émetteurs high yield.
La banque est prudente sur les risques politiques concernant le Vieux continent. En effet, la crise italienne et le Brexit créent des perspectives négatives pour une Europe déjà touché par une érosion des salaires réels en raison de la reprise de l’inflation. Le potentiel de croissance est de ce fait minoré.
Selon Olivier Raingeard, directeur des investissements chez Neuflize OBC, il faut faire attention au « bumpy landing » des pays émergents. Ces derniers ont un niveau d’endettement en hausse alors que leur croissance s’affaiblit. Ainsi, certaines attaques sur des devises souveraines pourraient conduire ces pays à des difficultés de remboursement de leur dette en dollars ; comme cela a été le cas pour la devise turque cet été.
Enfin, en ce qui concerne la Chine, le gérant rappelle qu’on constate habituellement une hausse des crédits aux entreprises à chaque ralentissement économique ; ce qui a entrainé le taux d’endettement de ces dernières de 100% en 2008 à 160% en 2017. Neuflize OBC n’est pas inquiet de la situation tant que la banque centrale chinoise n’a pas opté pour une politique restrictive. La maison reste toutefois prudente à l’égard de ce marché.
Au bout du compte, le gérant est surpondéré sur les actions, à hauteur de 53,8%, chiffre qui pourrait être revu à la baisse en cas de volatilité. Dans son allocation d’actions, le gérant a choisi de surpondérer les Etats-Unis au détriment de l’Europe. Par ailleurs, la gestion est sous-pondérée sur les obligations et le monétaire.