L’année 2018 surprend à maints égards. L’Allemagne notamment, dont la stabilité politique et la force économique faisaient l’envie des Etats voisins, semble avoir perdu la main constate Frédéric Rollin, stratégiste chez Pictet. L'économie montre des signes de faiblesse et, après 13 ans de gouvernement, Angela Merkel est poussée vers la sortie.
Au cours de ses mandats, Merkel a privilégié le consensus. Elle a fait de la CDU, traditionnellement conservatrice, un parti du centre, en soutenant l'introduction d’un salaire minimum, la fermeture des centrales nucléaires du pays et l’accueil de plus d’un million de demandeurs d'asile. Enfin, si elle a soutenu les programmes de sauvetage européens, dont celui de la Grèce en 2015, particulièrement controversé, sa politique pro-européenne, guidée par le consensus, n’a guère été déterminante.
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Dans l'immédiat, un gouvernement allemand fragilisé pourrait reporter toute réforme européenne importante. Et à plus long terme, la polarisation politique du pays pourrait rendre plus difficiles les négociations de l’Allemagne avec ses partenaires.
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Du côté économique, l’Allemagne a déçu. L’indice IFO, baromètre de son industrie, a baissé de plusieurs points depuis décembre et la production industrielle marque le pas, mais de ce côté, nos économistes se veulent rassurants.
La faiblesse réside pour l’essentiel dans le secteur automobile, en raison de changements réglementaires. Toujours soutenue par une politique monétaire ultra-accommodante et un emploi solide, l’économie allemande devrait donc retrouver rapidement du souffle, et entraîner l’économie européenne avec elle.
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