Regain d’intérêt pour les marchés émergents mais réduction généralisée de la voilure sur les marchés actions, renforcement de l’exposition obligataire…Tels sont les principaux enseignements de l’enquête de Bank of America Merrill Lynch conduite tous les mois auprès des investisseurs institutionnels.
Selon l’analyse, le pourcentage d’investisseurs s’attendant à une récession en 2019 a baissé de 11 à 9% depuis le mois dernier. Toutefois, 53% d’entre eux anticipent une baisse de la croissance pour l’année à venir. Ce que la banque souligne comme étant « la pire perspective depuis octobre 2008 ».
De son côté, l’inflation est revue à la baisse. Et on a seulement 37% des personnes interrogées qui croient à une hausse du CPI l’année prochaine, contre 82% en avril dernier.
Concernant l’allocation d’actifs, les investisseurs semblent avoir fait, le mois dernier, un retour sensible sur les obligations, au détriment des marchés actions, avec une exposition qui est passée de 12 à 35%. Corrélativement, les marchés actions ont vu leur poids se réduire de 15 points pour atteindre un plus bas de 2 ans.
Dans ce contexte, l’exposition aux marchés actions américain et zone euro ont baissé de 8 points, celle au Royaume Uni a quant-à-elle baissé de 12 points. Les gagnants de l’équation sont… les émergents qui ont gagné 5 points sur la période.
L’étude montre que 47% des gérants s’attendent à une détérioration des résultats des entreprises au cours de l’année prochaine.
Enfin, l’enquête de BofA liste les risques les plus redoutés des investisseurs pour l’année à venir. En première position, les craintes d’une guerre commerciale, qui inquiète 37% des investisseurs. Viennent ensuite, pour 18% des personnes interrogées, les resserrements monétaires des banques centrales. Enfin 16% d’entre eux ont peur d’un ralentissement de l’économie chinoise.
Bref, un environnement de marché que Michael Hartnett, chef de la stratégie d’investissement chez BofA, juge « proche de l’extrême pessimisme ».