Les 10 idées à garder en tête pour entamer sereinement cette nouvelle année. Un tour d’horizon signé Stéphane Monier, responsable des investissements chez Lombard Odier.
1. Une volatilité appelée à durer
Les actifs risqués étant désormais plus sensibles aux facteurs macroéconomiques, et l'incertitude politique jouant un rôle croissant, la volatilité des marchés financiers est appelée à durer. Néanmoins, certains facteurs nous incitent à faire preuve d’un optimisme prudent : la nouvelle année débutera avec des valorisations plus favorables et des fondamentaux toujours sains.
2. Liquidité et trésorerie
Nous avons réduit les niveaux de risque de nos portefeuilles depuis juin, en maintenant une surpondération en trésorerie. La liquidité des actifs nous aide ainsi à ajuster l'exposition aux actifs risqués dans un contexte caractérisé par la montée de l’incertitude, tandis que des liquidités plus élevées nous permettent de saisir des opportunités tactiques sélectives à mesure qu'elles se présentent.
3. Actions vs obligations
Nous continuons de privilégier les actions au détriment des segments obligataires à bêta élevé, qui sont plus sensibles au niveau des taux d’intérêt, et qui sont susceptibles de souffrir d’illiquidité. Les fondamentaux des actions restent solides et les marchés de la zone euro, du Japon et des pays émergents semblent toujours bon marché.
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4. Secteur technologique et secteur bancaire
Si les bénéfices des entreprises aux États-Unis ont peut-être atteint un pic, nous prévoyons qu’ils croîtront conformément à leur moyenne à long terme, sur la base d’une croissance stable des ventes, d’une forte activité de rachat d'actions et d’un impact limité de la baisse des marges. En phase avec cette idée, le consensus du marché n’a pas évolué de manière significative à la suite des récentes corrections.
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5. Actifs émergents
Les marchés émergents ont souffert en 2018 sur l’ensemble des classes d'actifs. La croissance future s’annonce par ailleurs très négative. Pourtant, ces économies présentent des balances courantes globalement solides, des réserves de change suffisantes et des cycles économiques encore précoces. En outre, les mesures de relance budgétaire en Chine, le pic atteint par l’USD et la trêve commerciale temporaire conclue entre les États-Unis et la Chine devraient tous contribuer à renforcer la confiance des investisseurs à l’avenir.
6. Pic des taux réels en 2019
Dans ce contexte de forte volatilité, nous nous concentrerons de plus en plus sur la protection des portefeuilles à l’aube de 2019. À mesure que le cycle de resserrement de la Réserve fédérale progresse, nous nous rapprochons d’un pic des taux réels. Nous prévoyons toujours des rendements relativement faibles pour les obligations, mais commençons à réduire de manière opportuniste notre sous-pondération établie de longue date des obligations souveraines, tout en conservant une duration courte, pour le moment.
7. Devises – Faiblesse de l’USD
Nous anticipons une dépréciation générale de l’USD en 2019 en raison de l’effet décroissant de la politique budgétaire expansionniste des États-Unis mise en œuvre en 2018, puis d’un ralentissement de la croissance économique américaine. Ce qui laissera les États-Unis aux prises avec un important problème de double déficit. L'écart des taux d'intérêt entre les États-Unis et le reste du monde, dont les niveaux actuels restent sans précédent et insoutenables, se réduira également à mesure que les anticipations de politique monétaire des autres banques centrales évoluent.
8. À la recherche de devises refuge
Compte tenu de l’absence du refuge qu’offrent traditionnellement les obligations d’État, nous avons recherché des stratégies de diversification et de couverture dans d’autres classes d’actifs, notamment pour nos portefeuilles européens. Ainsi, en ce qui concerne les devises, nous avons privilégié les stratégies de couverture, en achetant du yen japonais (JPY), d'abord contre de l’euro (EUR) puis contre de l’USD, afin de nous protéger de la volatilité.
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9. Position longue sur la livre sterling dans la perspective d’un deuxième référendum sur le Brexit
Au moment où nous écrivons ces lignes, la livre sterling (GBP) était proche de son plus bas niveau depuis 20 mois. Nous pensons que le Royaume-Uni évitera un Brexit dur ou « sans accord », car soit la Première ministre Theresa May finira par obtenir un vote du Parlement britannique en faveur d’un accord de retrait de l’UE, soit le Royaume-Uni mettra fin unilatéralement à la procédure du Brexit, peut-être après un deuxième référendum. Ces deux scénarios s’avéreraient positifs pour la GBP.
10. Diversification grâce aux matières premières
Une exposition diversifiée aux matières premières reste opportune dans cet environnement de fin de cycle. Les prix actuels ne reflètent pas l’équilibre serré entre l’offre et la demande, avec un potentiel de hausse pour le pétrole comme pour les métaux de base. Toute escalade dans le conflit commercial opposant les États-Unis à la Chine ou un accroissement des tensions au Moyen-Orient provoqueraient une hausse de l’or et / ou du pétrole, tandis qu'une issue à la guerre commerciale générerait une surperformance des métaux de base.
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