Le début d'année ressemble à s'y méprendre à une correction des excès du dernier trimestre. Les marchés sont redevenus acheteurs de risque. L’année 2018 s'était terminée sur fonds de pessimisme généralisé et d'angoisse de récession. Mais Donald Trump et ses tweets encourageants sur les négociations commerciales avec les Chinois ont redonné de l'espoir concernant le plus grand risque pour l'année 2019.
Parallèlement, la Fed, via son Président Jérôme Powell, a clairement balisé le chemin pour 2019 en annonçant une pause dans sa hausse des taux (quasiment plus aucune anticipée par le marché). Il a réitéré sa grande attention au développement économique et financier. En clair, il avoue une certaine forme de soumission à l'autorité politique et rassure les investisseurs.
La BCE, aussi, s'est mise au diapason des demandes des Etats en maintenant une certaine forme de perfusion en maintenant des taux très bas. Dans l'histoire, il n'existe pas de cas de récession provoquée par une simple chute, même vertigineuse, boursière.
C'est l'existence d'un grand déséquilibre (choc pétrolier, crise de surendettement ou erreur de trajectoire de politique monétaire) qui entraîne l'accident macro-économique. Les conditions sont encore loin d'être réunies. Malgré tout, la manifestation des différentes aspirations populistes menace aussi la trajectoire des échanges de biens et des personnes dans le monde. L’Europe, à ce titre, devient un véritable laboratoire avec des expériences extrêmes et contradictoires en Italie, la situation ubuesque du Brexit et l’agitation sociale en France qualifiée parfois « d’insurrectionnelle » par les médias étrangers.
La bonne nouvelle provient toutefois du retour des flux, synonyme d'un certain regain de confiance. En effet, les actions internationales ont collecté la semaine dernière 6,2 md$ soit le chiffre le plus important depuis onze semaines. Le crédit corporate a lui aussi retrouvé le chemin des flux entrants après un dernier trimestre apocalyptique qui avait vu plus de 60 md$ sortir de la classe d'actifs crédit tout rating et géographie confondus (Investment Grade, High Yield, Emerging Markets).
Il est encore difficile d'extrapoler ce mouvement sur l'année calendaire mais à trop se faire peur, les investisseurs se sont peut-être rendu compte qu'il fallait réinvestir dans les actifs qui ont le plus souffert en termes de performance en 2018.
Igor de Maack est gérant et porte-parole de la gestion chez DNCA.