Sans doute la plus grande glissade de la décennie, depuis 2008, qui a vu toutes les classes d’actifs, les unes après les autres, sombrer dans le rouge… Revenant sur le film de 2018 à l’occasion de la présentation de ses perspectives pour 2019, Benjamin Melman, responsable de l’allocation chez Edmond de Rothschild AM, soulignait que « même l’once d’or, exprimée en dollars, n’a pas réussi à afficher une performance positive » !
Mais que s’est-il passé pour qu’on en arrive à une telle déveine ? Certes, il y un environnement géopolitique assez incertain partout dans le monde, cela ne suffit pas toutefois à expliquer une année assez calamiteuse.
Alors que certains mettent en avant un risque de récession pour explique une fin d’année 2018 dans la déroute, chez EDRAM on ne voit pas de récession à court/moyen terme. La raison du marasme sur les marchés serait plutôt à chercher du côté du reflux des liquidités suite aux mouvements de resserrement monétaire de grandes banques centrales.
Cela a eu un impact très direct sur les marchés, surtout aux Etats-Unis : « le retour d’une rémunération attractive pour l’actif sans risque, 2,22% pour le bon du Trésor américain à 3 mois, a aussi changé la donne : face à l’incertitude, les investisseurs américains sont les seuls au sein du monde développé à être désormais rémunérés ».
Les risques de récession apparaissant peu vraisemblables à court terme, la maison se montre volontariste : elle s’intéresse aux actions émergentes, entre autres en raison de leur niveau de valorisation, mais également américaines et européennes.
En revanche, EDRAM estime que la dette émergent comme la dette corporate présentent plus de risque d’être négativement impactée par le reflux des liquidités ; « historiquement dans les phases de cycle mature, les obligations d’entreprise sous-performent le plus souvent les actions ».
Dans ce domaine, la maison de gestion privilégie la dette européenne, spécialement la dette financière subordonnée, et estime que la dette émergente souveraine requiert une certaine sélectivité.