Co-fondateur du family office Agami, Laurent de Swarte a une vision claire de ce qu’est l’indépendance. Jusqu’où peut-on aller en matière d’honoraires ?
Environnement : Qu’est-ce qui déstabilise le plus les particuliers ?
Nos clients sont clairement, dans la grande majorité des cas, des investisseurs de long terme. Le bruit des marchés ne les intéresse donc pas.
En revanche, ils sont très sensibles à l’instabilité fiscale.
Beaucoup pensaient à revenir, mais les incertitudes sur l’ISF, entre autres, marquent un coup d’arrêt sur cette tendance.
Avec l’ISF il y a un doute, et le doute n’est jamais bon.
Maison : Les 3 qualités les plus importantes pour un family office ?
En premier lieu, l’indépendance. A tous les niveaux, au niveau capitalistique, au niveau des fournisseurs (quand on fait du conseil on ne peut pas être un vendeur de produits). Et aussi par rapport au client : il faut être capable de lui dire qu’il fait des erreurs…
Ensuite ce qui est important c’est la largeur du spectre d’expertises. Nous devons être capables d’avoir une vision d’ensemble, une compréhension de la dynamique dans laquelle se trouve notre client.
Et enfin, je dirais facturer aux honoraires.
Métier : Comment se gèrent Mifid II et la transparence sur les rétrocessions ?
Pour nous, très simplement : nous sommes rémunérés en honoraires par nos clients.
Quand il arrive qu’il y ait rétrocessions, elles sont déduites des factures.
Quand la rétrocession excède la facturation faite au client, comme la réglementation nous interdit de « payer » le client, alors nous lui proposons une prestation ou une analyse à laquelle il n’avait pas pensé, et ce afin de faire la balance.
Perso : Vous êtes amateur d’art contemporain, Jeff Koons, flute ou pipeau ?
Jeff Koons est dans une recherche tant esthétique que technique. Quelle est la juste valorisation d’une idée, certes bien réalisée… c’est toujours la même question.
L’art n’est pas une classe d’actifs à part entière, mais avant tout quelque chose qui nous fait plaisir. Si ce n’est pas le cas, alors il ne faut pas acheter.