Les dernières statistiques économiques sont décevantes partout. En Chine, les dépenses liées aux festivités du Nouvel an lunaire ont enregistré leur plus faible progression depuis 2011.
Aux Etats-Unis, les ventes de détail ont, à la surprise générale, affiché leur plus forte baisse depuis 2009 en glissement mensuel, en net contraste avec la vigueur des créations d’emplois outre-Atlantique.
Avec une évolution neutre du PIB au quatrième trimestre, l’Allemagne a échappé de peu à une récession technique, sur fond de détérioration des exportations.
Au Japon, malgré un rebond, la croissance du PIB au quatrième trimestre n’a pas été aussi robuste qu’anticipé, là aussi en raison d’un fléchissement de la demande extérieure.
Les développements sur la scène politique ont quant à eux continué de tenir les marchés en haleine.
Donald Trump a évoqué la possibilité d’une prolongation de deux mois de la trêve commerciale avec la Chine, permettant ainsi la poursuite des négociations entre les deux premières économies mondiales, et les marchés ont bien accueilli la nouvelle.
Sur le plan intérieur, un deuxième shutdown a été évité après la signature par le président américain d’une loi de finance prévoyant le financement d’une clôture partielle, et non d’un mur, à la frontière mexicaine. A cet égard, le succès de la procédure d’urgence nationale lancée depuis par Trump pour obtenir la construction de son mur est loin d’être acquis.
La période de publication des bénéfices du quatrième trimestre qui s’achève aura révélé des résultats globalement supérieurs aux attentes. Si la plupart des sociétés n’ont pas battu les anticipations, le taux de croissance du S&P 500 au quatrième trimestre en glissement annuel a été légèrement revu à la hausse.
Du côté des entreprises européennes, le tableau a été à peu près le même, avec un impact négatif du secteur financier sur les surprises bénéficiaires.
Pour 2019, les résultats du premier trimestre devraient s’inscrire en léger repli, avant un pic de croissance des profits au quatrième trimestre. Sur une note plus positive, les bénéfices des sociétés énergétiques pourraient être bientôt revus à la hausse, les cours du pétrole affichant déjà un rebond de 30% par rapport au seuil touché en décembre.
César Pérez Ruiz est directeur des investissements chez Pictet Wealth Management.