Tout le monde s'inquiète d'une possible récession. Pourtant, à en juger par les principaux indicateurs économiques, tel que le Conference Board Leading Economic Index aux États-Unis, il semble peu probable qu'une récession survienne de sitôt, estime Richard Woolnough, gérant chez M&G.
L’évolution du marché obligataire, en revanche, démontre qu’une récession est inévitable. A mon avis, ce ne sera pas le cas.
Je suis assez optimiste vis-à-vis de l'économie américaine et si celle-ci se porte bien, les défauts de crédit ont généralement tendance à être faibles, ce qui est bon signe pour le crédit.
À cet égard, mon point de vue diffère de celui de la Fed et des autres acteurs du marché qui considèrent que les taux d'intérêt doivent baisser pour éviter une récession. Selon moi, la Fed prend du retard. Seul le temps nous dira qui a tort ou a raison mais il me semble que si l'économie américaine se porte bien et que le marché du travail est robuste, il est très peu probable que les Etats-Unis entrent en récession. Sur cette base, je crois davantage au crédit qu’au marché.
Mes préférences se tournent également davantage vers le crédit que les obligations d'État. Les rendements du Gilt à 10 ans sont actuellement d'environ 1%, ce qui équivaut à l'achat d'une action avec un PER de 1001.
Par ailleurs, le cycle majeur de fusions/acquisitions que nous avons connu touchant à sa fin, il est très probable que les émissions d'obligations d’entreprise diminuent. Les émissions du Trésor américain, en revanche, vont exploser : le président américain semble tout à fait disposé à creuser l’important déficit budgétaire pour stimuler l'infrastructure.
A court terme du moins, l'écart va se réduire entre le crédit, dont l’offre sera plus faible, et les obligations d'État américaines, dont l’offre va augmenter. Cette dynamique privilégie davantage les obligations d'entreprises au détriment des obligations d'État.
Enfin, j’ai conscience qu’il est possible qu’une partie importante du crédit BBB puisse être rétrogradée au statut de "poubelle". Mais lorsque l’on regarde le ratio de mise à niveau, certains de ces crédits BBB sont à interpréter différemment.
Selon une échelle logarithmique, un crédit BBB+ est plus proche, en termes de caractéristiques de risque, d'un crédit AA- qu'un crédit BBB. Les dirigeants d'entreprises ont tout à fait conscience que si leur note de crédit baisse, leur société sera écartée. Ils ont bien en tête cet équilibre entre risque et rendement.
Voir aussi
- Les durations courtes ne me semblent donc pas pertinentes malgré des écarts de taux intéressants. En d'autres termes, je ne prends pas de risque de taux d'intérêt, mais un risque de crédit.