L'Allemagne a confirmé que sa croissance avait atteint 1,7% en rythme annualisé au premier trimestre 2019. Le détail des postes de la demande montre une demande domestique toujours bien orientée au niveau de la consommation et de l’investissement constate Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion. C’est essentiellement le stockage, où plutôt le déstockage qui pèse nettement pour le deuxième trimestre consécutif.
C’est donc sans surprise que le secteur manufacturier a pesé sur la croissance alors que les autres secteurs ont accéléré. Cela fait trois trimestres consécutifs que celui-ci se contracte, une durée inédite depuis la récession de 2008-2009.
Notre analyse
Cette contraction représente pour l’instant surtout un ajustement des stocks, dans un contexte de grande incertitude sur le commerce international et de normalisation dans le secteur automobile. En effet, les exportations de biens atteignent un nouveau point haut, et la demande domestique est également orientée à la hausse.
Le profil mensuel de la production manufacturière (rebond en janvier et février suivi d’une baisse en mars), ainsi que le maintien des enquêtes PMI et IFO sur des faibles niveaux laissent envisager une poursuite de la contraction au deuxième trimestre, prolongeant donc l’ajustement des stocks.
Si la demande finale globale reste correctement orientée, l’explication par les stocks de cette baisse de la production manufacturière ouvre la voie à un rebond sur la deuxième partie de l’année.