Dans sa dernière lettre à ses abonnés, l’économiste Véronique Riches-Flores revient sur les enjeux du prochain G20 alors que l'or, le yen et l'euro s'envolent après la publication des chiffres de l'emploi américain.
Les histoires ne sont pas identiques mais finissent par se retrouver sur le même terrain miné de l’escalade de la guerre commerciale (…). Les marchés des devises et de l’or se sont préparés à ces risques ces dernières semaines et, au point de crispation actuel, la teneur des échanges du G20 risquait fort de provoquer d’importantes réactions sur les marchés de l’or et des devises, D. Trump ayant notamment annoncé qu’il prendrait après cette réunion sa décision d’augmenter ou non les tarifs à l’importation sur l’ensemble des produits chinois...
Les chiffres de l’emploi américain sont venus bousculer l’agenda et précipiter les mouvements que nous redoutions au lendemain du G20. Gare à l’emballement en cas d’échec de ce sommet.
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L’hypothèse d’une aggravation des tensions au lendemain des rencontres d’Osaka reste donc indiscutablement plausible à en juger par les postures politiques en présence.
Les risques, en cas de signal d’un conflit prolongé sont assez bien identifiés et se concentrent surtout autour des trois points suivants :
1- Celui d’une correction marquée des perspectives de croissance et d’une dégradation des résultats des entreprises, sur fond d’intensification des pressions déflationnistes.
2- Celui d’un assouplissement plus précoce que prévu de la politique de la FED, qui transformerait l’hypothèse d’une poursuite de la hausse du dollar, qui prévalait jusqu’à présent sur les marchés, en son contraire.
3- Celui d’une montée de l’aversion au risque, traditionnellement favorable au yen, et dont la traduction serait un écrasement supplémentaire des taux d’intérêt réels, simultanément, profitable aux cours de l’or.