La BCE donne un signal accommodant déclenchant de nouveaux resserrements de spreads sur les emprunts souverains et le crédit. Le rendement du Bund marque de nouveaux points bas à -0,23%. L’Italie, sous pression de la Commission européenne, déclare vouloir éviter le clash. Le spread à 10 ans traite sous 260pb. Les conditions des TLTRO-III sont en effet plus favorables qu’anticipé.
Au Royaume-Uni, le Gilt surperforme. Boris Johnson menace de ne pas payer « la facture du Brexit » négociée par Theresa May. Les agences de notations jugent curieusement qu’il ne s’agirait pas d’un défaut de paiement. L’euro remonte néanmoins au-delà d’1,13$ alors que l’attention des investisseurs se porte désormais sur le prochain FOMC. L’imposition de tarifs douaniers sur les produits mexicains a été évitée. Le peso mexicain efface ses pertes récentes. Les spreads sur la dette émergente se réduisent.
James Bullard (Fed) considère que la chute des points morts justifie une baisse des taux. Le breakeven sur les TIPS à 2 ans s’échange à 1,30% et le swap d’inflation traite à 1,64%.
Or la plupart des économistes tablent sur une inflation proche de 2% à 2 ans. Notre modèle interne projette 2,05%.
Il est probable que la fuite vers la qualité réduise artificiellement les anticipations du marché. Si tel est le cas, les stratégies receveuses d’inflation réalisée produiront une prime de rendement.
Axel Botte est stratégiste chez Ostrum.