L’été n’a pas été de tout repos pour les investisseurs. Entre la guerre commerciale sino-américaine, le cours fluctuant des monnaies, la baisse historique des taux directeurs et du commerce international ou encore l’inversion de la courbe des taux américains, les entreprises et les investisseurs demeurent méfiants.
Jean-Marie Mercadal, directeur général délégué en charge des gestions chez OFI AM, appelle à la prudence en cette rentrée financière : « dans ce contexte globalement risqué et peu lisible, nous conservons la vue prudente que nous avions adoptée en juin dernier. ».
Les taux d’intérêts proches de 0 font courir le risque inquiétant de la formation de bulles spéculatives. Le niveau de dette des grands pays, bien plus important qu’avant la crise de 2008, est lui aussi préoccupant, s’élevant en moyenne à près de 90% du PIB en zone euro. En parallèle, l’or a de fait considérablement augmenté : le métal jaune a progressé de près de 22% depuis le plus bas niveau de mai 2019.
Dans ce contexte de ralentissement économique mondial, les actions se voient fortement fragilisées. Et les rendements ne sont pas plus attractifs du côté des obligations, souligne Jean-Marie Mercadal : « difficile de trouver de la valeur aujourd’hui dans les investissements obligataires ». Près de 2/3 du gisement de dettes gouvernementales de la zone Euro étant en rendement négatif, il est clair que les dettes occidentales ne peuvent faire l’objet d’une alternative aux achats d’actions.
Mais alors, où peut-on investir ? Dans la conjoncture économique actuelle, les dettes des pays émergents semblent être le placement le plus attrayant pour le directeur général d’OFI AM. Elles procurent globalement des rendements autour de 5 / 6%, avec des devises à des cours « plutôt bas » en choisissant la dette locale.
Cependant, la prudence est là aussi de rigueur, le risque de volatilité restant bien présent. Car si les dettes émergentes peuvent être intéressantes, cela ne vaut qu’à moyen terme.