L’égalité entre les hommes et les femmes serait-elle un facteur de performance économique ? Possible, si on en croit les sociétés de gestion Mirova et Nordea. Cette année, elles ont chacune lancé un fonds d’investissement consacré aux entreprises qui promeuvent l’égalité des sexes.
Si le but premier de l’égalité des sexes est de garantir aux femmes les mêmes droits qu’à leurs homologues masculins, elle participe également à la prospérité d’une entreprise. En effet, selon Julie Bech, co-gérante du fonds Nordea Global Gender Diversity Strategy, « une entreprise qui parvient à instaurer les conditions d’opportunités équitables pour tous ses salariés disposera d’un plus grand bassin de talents et d’une meilleure force d’attraction ».
Ce constat n’a pas seulement été fait pas les analystes financiers. Selon un rapport du FMI publié en mars 2019, les pertes économiques liées aux inégalités entre les hommes et les femmes pourraient atteindre 30% du PIB pour certains pays en développement, en particulier du fait de l’inégal accès à l’emploi. De ce fait, employer plus de femmes augmenterait de 3,9 % le PIB mondial.
Qui dit plus de femmes, dit plus grande variété de profils. Et donc un panel plus large de potentiels talents.
Mais comment mesurer cette diversité au sein des entreprises ? Sur quels critères est-elle évaluée ? Le fond de la société suisse RobecoSAM analyse, pour se faire, plusieurs thématiques. La proportion des femmes dans l’effectif, l’égalité d’accès aux possibilités d’avancement professionnel, l’équité dans la rémunération et enfin la flexibilité adaptée aux contraintes familiales sont ainsi examinées. La simple présence de femmes ne suffit donc pas.
Privilégier les entreprises qui veillent à la diversité des sexes en leur sein revient également à assurer la sécurité des investissements. Les entreprises ne respectant pas ces critères risques en effet « d’être exposées à des vents contraires à l’avenir », souligne Julie Bech.