En août, le durcissement du conflit commercial, les rebondissements politiques (Italie, Royaume-Uni) et les données macro-économiques mitigées ont fait croître l’aversion au risque des investisseurs rappelle Gilles Guibout responsable des actions européennes chez AXA IM.
Les investisseurs se sont reportés sur les actifs les moins risqués, l’or, le dollar et les taux souverains et ce jusqu’à provoquer des phénomènes surprenants.
Ainsi la crise gouvernementale en Italie et la probabilité plus forte d’un Brexit sans accord n’ont pas empêché la forte contraction des taux à 10 ans tant en Italie qu’en Angleterre dans la mesure où tous les autres pays affichent désormais des taux nuls voire même très largement négatifs dans le cas de l’Allemagne.
Sur les marchés actions, malgré une défiance globale, les investisseurs ont également largement privilégié les secteurs les plus défensifs (alimentation, santé, services aux collectivités).
Sur le mois, le DJ Eurostoxx dividendes réinvestis et le MSCI Europe abandonnent respectivement 1,27% et 1,44%, tous deux pénalisés par le recul marqué des secteurs technologiques, cycliques & financiers. A l’inverse, les secteurs à duration longue (services aux collectivités, immobilier, alimentation et santé) profitent à plein de la baisse des taux détente et affichent une performance positive.
Au cours des prochaines semaines, les publications et les commentaires des résultats semestriels constitueront très certainement un marqueur important pour mesurer l’ampleur du ralentissement observé dans les récentes données macro-économiques. Des déceptions trop nombreuses pourraient conforter les banques centrales dans la nécessité de maintenir leur politique de taux bas.
Vue la polarisation des valorisations, les investisseurs semblent partager un positionnement consensuel. Aussi, les marchés actions pourraient connaître une phase de volatilité en cas de renversement de ces positions.
Si le niveau de valorisation actuel du marché peut sembler raisonnable, en réalité les sociétés offrant visibilité et croissance se traitent actuellement avec une prime historiquement élevée tandis que d’autres secteurs tels que celui des banques ou de l’auto ont rarement été si bon marché.
Dans un environnement aussi incertain, il convient, selon nous, de maintenir un bon équilibre au sein du portefeuille afin de prendre en considération non seulement la qualité des entreprises mais également le positionnement des investisseurs.