La politique accommodante des banques centrales était, jusque-là, jugée comme exceptionnelle. Après l’abaissement du taux directeur de la Fed pour la deuxième fois en deux mois, certains s’interrogent sur l’efficience de ces mesures banalisées.
L’annonce du président de la Fed, Jerome Powell n’a pas fait l’unanimité. En effet, la Réserve Fédérale américaine a annoncé début septembre une baisse de son taux directeur de 25 pb, le faisant passer de 1,75 à 2%. Une décision qui n’a pas été au goût de tous.
Il y a bien sûr ceux qui acquiescent et assurent que la Fed reste fidèle à elle-même. « C’est finalement ce que l’on attend d’une banque centrale » souligne Christian Scherrmann, économiste US de DWS.
Au sein de la même maison, Stefan Kreuzkamp, directeur des investissements, constate le manque de moyen des banques centrales dans cet environnement économique complexe. Il prend l’exemple de la BCE qui, selon lui, « semble être au bout du rouleau ».
Du côté des sceptiques, il y a ceux qui restent prudents face à un allongement du cycle d’assouplissement américain. C’est la thèse que soutient Sonal Desai, cheffe des investissements chez Franklin Templeton.
Esty Dwerk, responsable de la stratégie des marchés chez Natixis, est plutôt d’accord avec cette annonce. Il met tout de même en avant l’hypothèse d’une troisième baisse des taux de la Fed avant la fin de l’année.
Chez Blackrock, Rick Rieder, directeur des investissements obligataires se dit déçu de la posture prise par la Réserve Fédérale américaine. Il aurait préféré un comportement plus audacieux de la part de Jerome Powell.
Enfin, les fondamentaux de l’économie américaine demeurent robustes pour Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM. Selon lui, cette baisse n’est donc pas justifiée.
Que d’avis divergents en ce qui concerne la politique accommodante des banques centrales. Cette pratique réputée occasionnelle est utilisée de plus en plus fréquemment et tend à devenir le « new normal ».