Le mot est sur toutes les lèvres en ce moment : Récession. Les économies mondiales sont-elles sur le point de revivre ce passage à vide ? Est-on en train de se voiler la face pour ne pas imaginer une telle issue ou bien doit-on plutôt voir le verre à moitié plein et faire preuve d’un optimisme mesuré ?
Si l’on en juge par les commentaires des différents experts financiers, il n’est pas évident de se faire une doctrine. Si tous pointent du doigt d’indéniables signaux macro-économiques inquiétants, leurs conclusions divergent quelque peu.
« Résiliente, la consommation a porté la croissance aux Etats-Unis ces derniers mois mais la situation se corse à mesure que les créations d’emploi ralentissent », pointe ainsi Samir Chaar, chef économiste chez Lombard Odier qui s’empresse toutefois de préciser qu’il n’anticipe pas de récession à court terme au pays de l’Oncle Sam.
Edward Perks, directeur des investissemenrs chez Franklin Templeton, est un chouia plus pessimiste en estimant que l'incertitude entourant les échanges commerciaux restreint sérieusement les perspectives pour les actions. Et de s’interroger sur l’avenir de la confiance des consommateurs, fer de lance de la dynamique de ce début d’année 2019.
Michael Grady, chef economiste chez Aviva Investors va, lui, droit au but en anticipant la poursuite du ralentissement de la croissance mondiale l’année prochaine, « avec une chance sur trois qu’il puisse conduire à une récession ».
« Les indicateurs de confiance montrent des signes de faiblesse. Si les incertitudes politiques persistent, nous ne voyons aucune raison de s'attendre à ce que ces indicateurs s'inversent et nous pouvons donc envisager une baisse de la consommation dans les mois / trimestres à venir. Si cela se produit, les risques de récession deviendront réels », soutient, pour sa part, François Rimeu, stratégiste chez La Française AM.
Même si tous ces experts prennent certaines pincettes, il est donc difficile d’échapper à l’idée qu’une récession est fort probable. Un mal pour les marchés financiers ? Pas forcément compte tenu des politiques accommodantes des banques centrales.
Mais là on aborde un autre sujet qui est celui de la navigation à vue en terrain de taux d’intérêt négatifs.