« Une solution pour aller chercher du rendement aujourd’hui, c’est le high yield ». Bravant le climat de méfiance qui règne sur les marchés, le directeur de l’activité obligataire chez Edmond de Rothschild, Alain Krief, recommande aux investisseurs de se positionner sur les obligations à haut rendement. Mais pas à n’importe quel prix…
Si les taux particulièrement bas profitent à grand nombre d’entreprises, les « mauvais élèves » n’en bénéficient pas pour autant, rappelle Alain Krief. Casino, par exemple, ne peut émettre sur le marché une dette inférieure à 6% (Voir notre article Casino en eaux troubles). « Si Casino était Investment grade, il aurait beaucoup moins de problèmes… », poursuit le spécialiste.
Mis à part quelques cas, tels Casino ou Thomas Cook, Alain Krief estime que la plupart des entreprises européennes demeurent « saines », conservant une bonne notation.
Quelles sont donc les prévisions de Rothschild concernant le high yield ?
« Aujourd’hui, c’est de plus en plus difficile de se projeter », prévient le gérant, ajoutant qu’en début d’année, aucun économiste n’était en mesure de prévoir l’état actuel des marchés. Ce dont il est sûr, c’est que « le marché fonctionne par séquence », ne durant généralement pas plus de quelques mois.
« A partir d’aujourd’hui, je m’attends à une très bonne séquence pour le high yield », déclare-t-il. Le QE de la BCE étant à peine entamé, les conflits commerciaux s’estompant et le « hard Brexit » étant a priori évité, le champ semble libre pour l’obligataire à haut rendement.
Les pronostics d’Alain Krief sont plutôt ambitieux, le spécialiste tablant sur une « augmentation entre 4 et 5 % du high yield ». Mais ce dernier reste prudent, et prévient qu’une « descente de marché » pourrait succéder à cette hausse.
Les gérants de Rothschild se positionnent donc sur la classe d’actif, sans lésiner pour autant sur la notion de sécurité. « On propose des solutions datées », affirme Alain Krief, mettant en avant la protection du capital induite par les fonds à échéance (Voir notre article Fonds à échéance, n’en jetez plus !).
Car le high yield c’est bien, mais un high yield réussi, c’est mieux. Alain Krief insiste sur le fait qu’on ne peut investir sur le high yield de façon hasardeuse. « Avant d’aller sur le crédit high yield traditionnel, il faut bien calibrer le temps d’entrée et de sortie ». Tout est une question de séquence…