Bien que la prochaine réunion de la BCE ne promet pas de grandes surprises, elle constitue une bonne occasion pour se faire une meilleure idée des priorités de la nouvelle présidente Christine Lagarde. Il s'agit principalement des projets à moyen et long terme, qui nous semblent être les plus importants pour Mme Lagarde. Toutefois, à court terme, la BCE s'est imposée une discipline trop stricte pour que l'on puisse s'attendre à des changements dans les paramètres de la politique monétaire. La banque centrale est plus ou moins en pilotage automatique, et cette ligne de conduite est également celle de la majorité du Conseil. Changer l’orientation de la BCE demanderait de faire face à beaucoup trop d’obstacles.
Nous pensons que la BCE adopte une position attentiste et surveille comment et si les mesures issues des décisions de septembre fonctionnent. Les effets secondaires des taux d’intérêts sont encore minoritaires par rapport aux effets positifs qui dominent actuellement. Mais la situation est surveillée de près. Compte tenu de la lenteur de la baisse des indicateurs avancés, les perspectives devraient rester prudentes, ce qui se reflète dans la formulation "les risques sont orientés à la baisse", qui à son tour conduit à un assouplissement du biais de sa politique monétaire.
Cela ne changera probablement que lorsqu'une reprise économique sera plus visible et que les risques à la baisse diminueront de manière plus durable.
Nous pensons que la conférence de presse pourrait annoncer le début officiel de l'examen stratégique. Toutefois, nous ne nous attendons pas à ce que Mme Lagarde s'exprime encore sur ce sujet. Il est probable qu'elle cherchera d'abord à en discuter au sein du Conseil et à s'entretenir en coulisses avec les banquiers centraux nationaux afin de dégager un consensus. Nous considérons que l'objectif ambitieux est de terminer la révision d'ici à la fin de 2020.
Dans l'ensemble, nous ne nous attendons pas à ce que la BCE stimule les marchés cette année de la même manière que l'année dernière. Néanmoins, les achats d'obligations en cours continueront à fournir une base stable aux marchés des titres à revenu fixe.
Commentaire de Ulrike Kastens, Economiste chez DWS.
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