L’économie chinoise devrait rebondir au cours du second semestre 2020, soutenue par une série de mesures prises par le gouvernement chinois, comme l’accord commercial avec les Etats-Unis ou encore le désendettement des sociétés non financières. Au cours du premier semestre, les chocs importants à l’œuvre ces derniers mois vont continuer de s'estomper.
La Chine connaît un ralentissement structurel en raison de la transition de son économie vers un stade avancé. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs : le vieillissement de la population, la concurrence avec les économies avancées, la rareté des réserves de matières premières, l'accumulation d'un inventaire facile d'infrastructures et de biens immobiliers ou encore un environnement favorisant les gagnants nationaux.
En résumé :
• Lorsqu'une économie passe d’un secteur agricole prédominant à la fabrication puis aux services, la chaîne de valeur ajoutée, à savoir le capital physique, financier et intellectuel, augmente et avec elle le nombre d'êtres humains impliqués. Ce processus est de moins en moins efficace, ce qui provoque un ralentissement de l’économie
• La population chinoise est vieillissante, phénomène s’expliquant par la politique de l’enfant unique mise en place dans ce pays.
• L'un des principaux enjeux de la Chine dans sa progression dans la chaîne de valeur ajoutée est qu'il lui faut davantage de capitaux, tant humains que financiers, pour réaliser la même percée technologique que dans les économies avancées.
• L’absence majeure de matières premières, comme le pétrole, n’aide pas la croissance et les budgets.
• Les gains dans les villes de deuxième ou troisième rang déclinent.
• La Chine favorise surtout des champions et industries nationales.
L’économie chinoise a été impactée par deux chocs majeurs : la guerre commerciale avec les Etats-Unis et la diffusion du coronavirus entrainant la fermeture complète de trois villes.
La diffusion du coronavirus pourrait affecter très défavorablement la croissance (entre 1 et 1,5%). Mais une série de chocs positifs pourrait impacter favorablement l’économie dans les mois à venir et donc limiter l’effet négatif du coronavirus sur la croissance :
• Les effets de l'assouplissement monétaire passé devraient être visibles d’ici 12 à 24 mois
• L'inflation devrait commencer à diminuer à mesure que la crise sanitaire du porc s'estompe
• La première phase de l'accord commercial entre les États-Unis et la Chine est assez négative du point de vue chinois et aura probablement une durée de vie limitée, mais elle pourrait cependant devenir positive en termes de réduction des droits de douane et de diminution du degré d'incertitude économique.
• Le gouvernement chinois a déclaré qu'il améliorerait l'efficacité de sa politique fiscale.
• Enfin, l'effort de désendettement du secteur non financier ne doit pas être sous-estimé. Au fur et à mesure que les deux chocs économiques s'estompent, les bilans des établissements financiers s’amélioreront.
Nous pouvons conclure que toutes ces décisions conduiront certainement à un rebondissement de l'économie au second trimestre 2020.
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