Le processus de gestion du fonds implique quatre gérants/analystes.
Comment décidez-vous d’acheter ou de vendre les positions au sein du portefeuille ? Y a-t-il une personne qui a la décision finale ? Quelqu’un a-t-il un droit de veto ?
Rudi Van den Eynde (RVdE) : Servaas Michielssens et moi sommes à la barre en tant que co-gérants du fonds. Nous avons à ce titre la décision finale d’investissement ou de désinvestissement. Comme vous le savez, il y a deux piliers dans notre analyse : une analyse clinique et une analyse fondamentale. Il faut passer les deux « examens » pour déboucher sur une discussion d’achat avec Servaas et les analystes. Comprendre l’utilité de nouveaux tests de dépistage, de nouveaux traitements potentiels, de nouvelles façons de profiler les tumeurs…: tout cela nécessite des compétences médicales pointues. C’est pourquoi notre équipe est composée de scientifiques, dont des détenteurs de PhD en biotechnologies,comme Servaas ou Malgorzata Kluba. C’est aussi la raison pour laquelle l’équipe organise régulièrement des conférences téléphoniques avec des leaders d’opinion, spécialistes reconnus dans leur domaine. Ces échanges nous éclairent sur une nouvelle technologie ou un protocole en cours de développement. L’autre versant de notre analyse est évidemment fondamentale, car nous recherchons avant tout des entreprises susceptibles de créer un maximum de valeur pour nos investissements. Pour ce qui est de l’analyse fondamentale, nous sommes attentifs à cinq critères en particulier : la qualité du management, la croissance de l’activité, les avantages concurrentiels revendiqués par l’entreprise, la création de valeur et le poids de l’endettement financier, qui doit être limité.
Le fonds a donc un an aujourd’hui. Avec quel horizon d’investissement à l’esprit envisagez-vous les valeurs que vous analysez et sélectionnez ?
RVdE : Les valeurs que nous avons en portefeuille sont clairement acquises dans une politique d’achat à long terme. Il y a toutefois deux cas dans lesquels nous reconsidérons automatiquement un investissement : lorsqu’il y a un changement dans une des variables de l’investment case, c’està-dire si l’un des cinq critères fondamentaux était remis en cause ou n’était plus pérenne. Nous sommes particulièrement attentifs aux données cliniques de la société ou de tout concurrent actif dans le traitement de la même maladie. Le deuxième cas de figure, c’est un rachat ou une fusion bien entendu. Dans tous ces cas, on revoit et on rediscute de notre position.
Le fonds a déjà expérimenté 5 acquisitions en un an seulement. Comment expliquez-vous cela ? Est-ce que cette tendance devrait continuer en 2020 ? Quels secteurs sont les plus susceptibles de bénéficier de ces opérations ?
Servaas Michielssens (SM) : Tout d’abord, il est important de signaler qu’il y a beaucoup de F&A. C’est un secteur à haute densité de recherche, donc très disruptif. En matière d’oncologie, on a fait davantage de progrès ces 15 dernières années que sur tout le 20e siècle ! Ensuite, il faut bien comprendre que les géants du secteur pharmaceutique doivent nécessairement s’alimenter en recherche si ils ne veulent pas se faire dépasser rapidement par leurs concurrents. Or il est parfois plus simple de racheter une entreprise qui est en train de mettre au point une innovation que de commencer une recherche à partir de zéro. Cela explique l’appétit des poids lourds du secteur pharmaceutique pour les jeunes entreprises qui innovent. Alors, pourquoi autant de fusions et acquisitions dans le portefeuille de Candriam Equities L Oncology Impact ? Tout simplement parce que nous ciblons ce type d’entreprises et avons la capacité de détecter ces pépites très tôt dans leur développement grâce à notre processus d’analyse clinique et scientifique. On est en mesure d’acheter des sociétés quand elles sont encore au stade des tests et qu’elle ne sont pas encore rentables, alors que le marché, globalement préfère les acheter quand elles en sont déjà au stade commercial… et qu’elles sont donc déjà beaucoup plus chères. Nos 20 ans d’expérience en biotechnologie nous ont permis de mettre au point notre approche spécifique pour analyser des données cliniques.
Votre stratégie d’investissement Oncology a remarquablement bien performé en 2019, mieux que la santé en général. Comment voyez-vous les 12 mois à venir ? Y a-t-il des soussecteurs que vous surpondérez et d’autres sur lesquels vous êtes plus attentifs aux niveaux de valorisation ?
RVdE : Avec 23,24 % de performance1 en 2019, la santé a légèrement sous-performé le marché global, quand notre stratégie a permis de dégager + de 40 % de performance2. Il est important de noter que sur longue période, la santé superforme de plus de près de 3,5% par an l’indice MSCI World©3. Par ailleurs, il convient de noter que ce secteur est historiquement un peu moins corrélé aux cycles boursiers. Il offre donc un côté défensif tout en permettant de s’exposer à une mégatendance. Mais ce qui est sûr, c’est que les analystes dans leur ensemble et pour tous les secteurs confondus auront les yeux rivés sur les élections américaines ! C’est encore plus vrai pour le secteur pharmaceutique. Selon le candidat qui aura le vent en poupe et les débats qui auront immanquablement lieu sur le système de santé et les remboursements de médicaments aux Etats-Unis, il y a aura des variations dans les évaluations de ces sociétés. Mais pour autant que vous soyez bien informé, cette volatilité peut aussi constituer d’excellentes opportunités d’investissement.
Vous avez choisi de verser une partie de vos frais de gestion nets (10%) à des instituts de recherche. Est-ce que ça veut dire que les entreprises dans lesquelles vous investissez ne font pas assez de recherche ?
SM : C’est complémentaire ! La recherche fondamentale constitue souvent le berceau de futurs projets de recherche privée et, pour nous, l’une ne va pas sans l’autre. Il nous paraît tout à fait cohérent de soutenir la recherche fondamentale, même si c’est la recherche privée qui, concrètement et in fine, apporte d’immenses avancées pour la santé des gens. Regardez le dernier prix Nobel de médecine attribué à William G Kaelin, Peter J Ratcliffe et Gregg L Semenza pour leur découverte sur la manière dont les cellules sentent et s’adaptent à la disponibilité de l’oxygène. C’est un élément clé dans le traitement de nombreuses maladies, dont le cancer ! Le prix Nobel précédent, qui récompensait James P Allison et Tasuku Honjo pour leurs travaux sur l’immunothérapie, a permis d’autres immenses avancées. Si l’ancien président américain Carter est encore en vie aujourd’hui à 94 ans, c’est probablement aussi grâce à eux !
C’est aujourd’hui la journée mondiale de la lutte contre le cancer. Quel est le message que vous souhaitez faire passer en tant qu’investisseur ?
RVdE : Notre espoir, c’est qu’un jour, il soit possible de vivre avec le cancer, comme c’est aujourd’hui le cas avec le HIV. Les progrès dans la recherche sont énormes ces dernières années mais il reste beaucoup à faire ! Participer au financement de la lutte contre cette maladie est donc essentiel et nous sommes fiers d’annoncer que Candriam va donner plus de 80 000€ à cette cause pour 2019. Par ailleurs, cela permet par ailleurs de bénéficier d’un potentiel de performance à long terme pour les investisseurs. Un an après sa naissance, Candriam Equities L Oncology Impact a déjà dépassé les 575 millions de dollars d’actifs4 sous gestion. Gageons que de nombreux investisseurs se joindront encore à nous…
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