Ariel Bezalel, responsable de la stratégie Fixed Income chez Jupiter, explique pourquoi une approche défensive et agile de l'investissement obligataire mondial reste vitale dans un monde à faible croissance et en fin de cycle, qui est de plus en plus vulnérable aux chocs imprévus.
"Le fait que les banques centrales aient recommencé à soutenir les marchés par des baisses de taux et un assouplissement quantitatif déguisé, comme nous l'avions prévu au début de l'année dernière, est un signe clair que tout ne va pas encore pour le mieux dans l'économie sous-jacente", explique Ariel.
• L’appétit pour le risque est revenu en force dans les derniers mois de 2019. Mais la « peur de passer à côté » combinée à l’augmentation d’achats de bons du trésor par la FED pour atténuer les tensions sur les marchés des repo semble être le principal moteur, davantage que toute amélioration tangible des fondamentaux économiques. La FED qui avait réduit son bilan par un resserrement quantitatif au mois d’août, agrandit de nouveau son budget d’environ 400 milliards de dollars.
• Il existe des parallèles frappants avec les marchés en 1999-2000, lorsque la Fed a injecté d'énormes quantités de liquidités dans les marchés des repo pour répondre aux inquiétudes que le tristement célèbre "bug du millénaire" ne provoque un chaos informatique mondial. Mais le bug ne s'est pas produit, et l'indice NASDAQ a chuté de 25% lorsque la Fed a retiré son soutien. La grande question est maintenant de savoir ce qui se passera lorsque la Fed mettra fin au soutien du marché des repo au deuxième trimestre2020.
• L'accord de la "première phase" pourrait conduire à une désescalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Mais à plus long terme, nous pensons que ce n'est que le début d'une longue guerre froide entre les deux superpuissances et que les tensions commerciales vont probablement persister pendant des années.
• Les troubles civils croissants et les réactions populistes contre la mondialisation, le commerce, les migrations et la technologie en devraient se poursuivre et resteront une source de risque en 2020.
• Depuis le début de l’année, l'économie américaine semble avancer sans stratégie fiscale à l'horizon et aucune actualité optimiste concernant la guerre commerciale qui pourrait influencer son cours. À court terme, l’appétit pour les actifs à risque va probablement augmenter car la Fed continue d'intervenir sur les marchés monétaires. Cependant, dès que la Fed retirera son soutien, les actifs à risque seront vulnérables, surtout si les données économiques ne s'améliorent pas. La croissance américaine pourrait se retrouver en difficulté au cours du deuxième et du troisième trimestre de cette année, ce qui devrait créer une pression accrue pour que la Fed réduise à nouveau ses taux.
Par Ariel Bezalel, Head of Strategy, Fixed Income, Jupiter AM
Pour accéder au site, cliquez ICI.