Donald Trump a annoncé hier interdire tous les vols en provenance de l’Europe, hormis le Royaume-Uni, pour une durée de 30 jours alors que le directeur de l’OMS a utilisé pour la première fois le mot pandémie pour décrire l’épidémie de coronavirus qui continue de se répandre au niveau mondial. Le président américain tentait de rassurer en précisant « this is not a financial crisis ».
L’interdiction pour 26 pays en Europe ne concerne ni les marchandises, ni les Américains qui rentrent dans « des conditions appropriées » selon le président américain. Lors de la même intervention Donald Trump précisait que l’administration autoriserait le report du paiement des taxes sans aucune pénalité pour certaines entreprises et ménages touchés par la crise sanitaire. Il devrait également annoncer des soutiens financiers pour les personnes qui sont malades et ne peuvent aller travailler, sans en donner les détails.
Cette annonce a pris les investisseurs par surprise et au-delà des compagnies aériennes, le cours du pétrole pourrait reprendre sa forte tendance baissière, alors que la demande du secteur aérien devrait en être fortement réduite.
Les marchés attendaient plutôt une annonce de soutien économique important comme la réduction des charges salariales ou d’autres soutiens budgétaires de la part du président américain et devraient être en forte baisse durant la journée. Les coupes circuits déjà déclenchés lundi dernier pourraient une nouvelle fois jouer leur rôle si aucune action n’est décidée à court terme.
La Fed est attendue la semaine prochaine et devrait abaisser ses taux de 100 pdb mais tant que l’épidémie se poursuit toute intervention monétaire pourrait se révéler inutile.
Du côté de l’Europe nous suivrons la décision de politique monétaire de la BCE dans la journée, durant laquelle Christine Lagarde pourrait annoncer un nouveau soutien monétaire mais le peu de marge de manœuvre sur les taux devrait conduire celle-ci à augmenter les volumes de rachats d’actifs mensuels, actuellement à 20 milliards d'euros.
Par ailleurs la présidente de la BCE devrait suggérer des actions budgétaire et fiscal de la part des Etats membres. C. Lagarde pourrait ainsi supprimer temporairement les règles de déficit de ces derniers ou encore dégager une enveloppe directement destinée à soutenir les Etats en difficultés comme l’Italie.
Le Royaume-Uni de son côté abaissé son taux directeur hier de 50 pdb et a annoncé un soutien de 600 milliards de livres sur les 5 prochaines années. Le gouvernement a également débloqué immédiatement plusieurs dizaines de milliards pour soutenir l’économie.
Les marchés devraient ainsi une nouvelle fois poursuivre leur baisse à court terme. A moyen terme il est probable que les indices continuent leur descente aux enfers alors que nous ne voyons pas d’amélioration dans la propagation de l’épidémie et que les investisseurs n’ont aucune idée de l’impact économique potentiel tant que les statistiques du mois de mars et les résultats d’entreprises du premier trimestre ne sont pas publiées.
Selon nous il y un fort risque que toute la hausse initiée depuis l’élection de Donald Trump soit effacée à moyen terme.
Par Vincent Boy, Analyste marché chez IG France
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