À un petit déjeuner organisé par la société Degroof Petercam, le professeur Bruno Colmant, qui est entre autre à la tête de la recherche macroéconomique au sein de cet établissement, s’est lancé dans une analyse de la politique monétaire européenne.
Ce dernier nous fait part de ses observations : la croissance au sein de la zone euro est modeste. Cela s’explique par plusieurs causes : un vieillissement de la population, une économie qui se digitalise et qui dès lors ne crée pas d’emplois. Afin de relancer la croissance, la BCE devrait continuer à appliquer une politique monétaire accommodante favorisant une circulation aisée de la monnaie. Par conséquent, Bruno Colmant préconise le maintien de taux bas. Mais cela n’est pas sans risque. L’augmentation de la base monétaire pourrait entrainer, sur le long terme, une inflation. Toutefois, continue le professeur Colmant, le niveau de la dette est tel qu’on ne peut pas se permettre une augmentation des taux.
Le 3 décembre prochain, les responsables de la politique monétaire de la banque centrale européenne (BCE) répondront aux interrogations du professeur Colmant. En effet, ils se réuniront afin de décider s’ils continuent à maintenir une politique monétaire accommodante. Ce qui n’est pas certain. Les objectifs que s’était fixés la BCE n’ont pas été remplis : les prix à la consommation dans les 19 pays de la zone euro ont baissé de 0,1% en septembre. On est loin de l'objectif affiché par la BCE, une inflation légèrement inférieure à 2%.
Ainsi cette réunion du 3 décembre sera décisive. On y optera pour oui ou non le maintien d’une politique monétaire accommodante. Pictet Wealth management considère de son côté que le maintien de taux bas est « une politique à bout de souffle ».