Les marchés émergents ont connu une année pour le moins mouvementée, résume M&G dans la dernière livraison de Bond Vigilants. D’abord par la chute des cours du pétrole et des matières premières, ensuite, il y a eu l’hypothèse d’une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis. A cela s’ajoute les multiples scandales de corruption au Brésil. Enfin, l’année se clôt avec le ralentissement de la croissance chinoise. Ces péripéties ont renforcé l’instabilité de la classe d’actifs. Dès lors, cette instabilité a joué sur la performance. Les rendements de la dette libellée en monnaie forte et en monnaie locale ont été touchés. Les obligations des marchés émergents libellées en monnaie locale, malgré une hausse en octobre, ont connu une baisse depuis début 2015 d’environ 10% si l’on exprime les performances en dollars. « En monnaie forte, même si l’indice sous-jacent JP Morgan EMBI Global Diversified a progressé de près de 3% depuis le début de l’année (performance également exprimée en dollars), la dispersion des rendements a été importante » affirme Pierre Chartre. Les obligations russes ont décollé de 20% tandis qu’inversement les obligations brésiliennes perdaient 10%.
Les investisseurs ont été encore plus frappés par un autre évènement difficilement explicable au sein de l’univers de la dette des marchés émergents : la hausse des obligations quasi souveraines. Elles sont des obligations émises par des entreprises dans lesquelles les Etats détiennent des participations majoritaires. Elles sont donc des caractéristiques similaires aux obligations d’entreprise et aux emprunts d’Etat. Leurs spécificités sont qu’elles ont enregistré une croissance récente hors normes. Le volume des émissions brutes est passé de 40 milliards de dollars en 2005 à 180 milliards de dollars en 2014. Enfin, les obligations quasi souveraines affichent l’un des ratios de Sharpe les plus élevés parmi l’univers des obligations émergentes.