On a souvent parlé des valeurs des pays émergents, qu’elles soient cotées ou non mais peu des banques présentes dans les pays émergents. C’est justement l’objet de la 6ème étude BSEM 2015 (Banking Survey – Emerging Markets) du Cabinet de conseil Nouvelles Donnes spécialisé dans les problématiques de développement dans les secteurs de la Banque et de l’Assurance.
Ces « monomaniaques du développement » comme ils le disent eux-mêmes, sont partis d’un constat simple qui oppose les marchés bancaires matures aux marchés bancaires des pays émergents.
Les marchés matures de nos économies occidentales ont dû faire face à de nombreux obstacles tels que l‘accroissement de la réglementation (MIFID et IFRS en 2007, FATCA en 2010, Bâle III de 2012 à 2015), le règlement de pénalités par les principaux groupes bancaires américains et européens (160 milliards de pénalités depuis 2009), etc…
Montant des pénalités réglées par les principaux groupes bancaires américains et européens
En somme, un marché qui se complexifie et qui est actuellement en cours d’adaptation avec depuis 2008 la fermeture de 27.000 agences au sein des principales économies d’Europe de l’Ouest (sans compter les annonces récentes des fermetures d’agences de groupe bancaire français).
Parallèlement à cela, on a pu constater une progression de la croissance dans l’ensemble de la zone émergente depuis l’entrée de la Chine à l’OMC en 2000. La Chine a été un moteur important de ces zones il est donc logique qu’en période de ralentissement chinois c’est l’ensemble de la zone émergente qui ralentit. Une tendance baissière qui devrait également se poursuivre en 2016 et 2017 selon le Cabinet Nouvelles Donnes.
Pour autant, les systèmes bancaires aux seins des pays émergents sont en croissance même si cette dernière a décéléré depuis 2009 sous l’effet de la crise.
Globalement, « le revenu moyen par agence des acteurs a progressé de 4% (hors BRIC) », le coût du risque a été contenu (à l’exception de l’Europe de l’Est) et la rentabilité des actifs a progressé en moyenne de plus de 20 points de base (soit 0,2%).
L’année 2015 aura été la plus mauvaise année depuis 8 ans pour l’ensemble des 6 zones observées par cette étude avec tout de même une croissance des réseaux bancaires de 12% pour l’Afrique sub-saharienne qui se classe de ce fait au top des zones les plus dynamiques.
En termes de poids des banques françaises dans les marchés émergents, c’est la Société Générale qui génère le plus de revenu dans cette zone mais « ils connaissent une érosion constante ».
Et lorsque le Cabinet Nouvelles Donnes fait un focus sur l’Afrique du Nord, on constate que les principaux groupes français (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole) pèsent l’équivalent du géant local marocain Attijariwafa.
Plus largement sur le continent africain, la croissance des principaux acteurs français est en retrait par rapport aux acteurs locaux.
Un potentiel de développement qui continue de croître sur le territoire Panafricain selon le Cabinet Nouvelles Donnes avec « un PNB par agence qui est tout à fait comparable à celui des agences européennes ».
SL/FL