Rencontre avec Rudi Van den Eynde, Head of Thematic Global Equity chez Candriam.
1. Comment définiriez-vous la gestion thématique ?
La gestion thématique consiste premièrement à identifier des mégatendances porteuses sur le long-terme qui ont une influence prépondérante sur l’ensemble des zones géographique et secteurs d’activité et un impact significatif sur une multitude d’entreprises – par exemple l’évolution démographique avec une population en forte croissance, vieillissante et de plus en plus urbaine – et deuxièmement à les traduire en stratégies d’investissement gérées grâce à une solide expertise scientifique et la profonde connaissance des industries concernées.
2. Depuis combien de temps faites-vous de la gestion thématique ?
Chez Candriam, la gestion thématique représente plus de 20 ans d’expérience avec aujourd’hui une équipe d’une vingtaine de spécialistes qui gèrent une douzaine de stratégies de gestion représentant plus de 9 Mds d’euros d’actifs sous gestion.
3. Quels sont vos principaux fonds thématiques ?
Nous avons 3 principaux « pôles » au sein de la gestion thématique :
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Notre expertise Santé, avec 2 thématiques aujourd’hui clairement identifiées par les investisseurs : la lutte contre le cancer et la biotechnologie
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Notre expertise ESG avec notamment nos stratégies de lutte contre le Réchauffement climatique
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Notre expertise innovation avec une stratégie en actions européennes et un fonds sur la robotisation et les technologies innovantes
4. L’engouement pour la gestion thématique vous apparait-elle être une mode ou une tendance durable ? Comment expliquez-vous cet engouement ?
Effectivement la gestion thématique a représenté en Europe en 2020 90 % de la collecte actions1 ! Il faut voir que c’est un domaine dans lequel les sociétés de gestion innovent beaucoup et créent régulièrement des nouveaux produits. J’y vois plusieurs raisons. Premièrement un « Storry Telling » plus facile, ce qui donne davantage de sens pour l’investisseur qui adhère davantage à son investissement. C’est plus facile de dire : le vieillissement démographique est une tendance forte et qui va impacter les entreprises plutôt que les actions mondiales vont performer. L'investisseur peut contrôler l’orientation de son portefeuille en fonction de ses convictions, alors que dans un fonds régional « traditionnel », il ne sait pas ce que fera le gérant du fonds. Deuxièmement, il y a beaucoup de thématiques ESG nouvelles qui correspondent à une nouvelle habitude de consommation. Par ailleurs, les investisseurs institutionnels également adhèrent à ces thématiques et investissent une partie de leur portefeuille actions globales via ce type de produits. Enfin, il est important de noter que globalement les performances sont au rendez-vous car ce sont des thématiques de croissance porteuses.
1 Source Candriam – données Broadridge
5. Qu’apporte l’intégration des critères ESG dans la gestion thématique ?
D’abord, comme je le disais, il y a des thématiques ESG comme l’économie circulaire ou la lutte contre le réchauffement climatique. Mais au-delà de ça, intégrer une analyse ESG permet, comme dans toute gestion, une meilleure compréhension des risques et opportunités associés aux critères extra-financiers que l’analyse financière ne permet pas toujours d’identifier.
6. Le monde Post-Covid : la crise a-t-elle eu pour effet de renforcer le succès/la croissance des thématiques ? Quelles sont selon vous les thématiques les plus porteuses ?
Dès la fin du mois de mars 2020, nous avons effectivement communiqué sur les thématiques qui selon nous sortiraient renforcées ce cette crise :
- La technologie d’abord, avec la distanciation sociale qui constitue le meilleur test « grandeur nature » qui soit, ce qui renforce l’intérêt de stratégies autour de l’Innovation ;
- La santé avec une crise mondiale qui rappelle la nécessité d’augmenter les dépenses de santé et l’innovation, encore, moteur principal des entreprises de ce secteur avec par exemple quatre vaccins disponibles moins d’un an après le début de la crise ;
- Et enfin l’énergie renouvelable et le développement durable. Inutile de vous rappeler le Green Deal Européen et ses 1 000 milliards d’euros ou le retour des US dans l’accord de Paris…
Il est important de noter que la crise a simplement accéléré les tendances qui étaient déjà en place, et a contribué à stimuler les thèmes qui étaient déjà plus performants à long terme.
7. Avez-vous des projets de création de nouveaux fonds ?
Nous avons effectivement identifié plusieurs tendances long terme qui selon nous pourront se traduire par des stratégies d’investissement diversifiantes et performantes dans la durée. Il est important de noter que préalablement au lancement de nouvelles thématiques, nous analysons soigneusement si la thématique sera un moteur de croissance sur de très longues périodes, et également si l'univers d'investissement est suffisamment profond et bien diversifié pour permettre une gestion de qualité qui prenne en compte les différents risques potentiels du portefeuille.
Continuez à nous suivre et vous découvrirez prochainement des produits avec des thématiques encore peu abordées par le marché…
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