Rencontre avec Jean-Georges DRESSEL, Directeur Commercial CGP & Echiquier Club, La Financière de l’Echiquier.
1. Comment définiriez-vous la gestion thématique ?
Trois mots résument notre vision de l’investissement thématique : conviction, innovation et durabilité. La Financière de l’Echiquier (LFDE) a développé une vision de long terme des marchés et un savoir-faire éprouvé pour chercher à déceler les mégatendances qui façonneront l’économie responsable de demain. Ces grandes tendances recouvrent des champs aussi variés que l’intelligence artificielle, la santé ou encore le climat.
2. Depuis combien de temps faites-vous de la gestion thématique ?
Nous développons des solutions thématiques actions internationales depuis 2013. Notre objectif est de chercher à bénéficier des tendances de long terme, je pense aux révolutions industrielles engendrées par l’intelligence artificielle ou la robotique, mais également aux grands enjeux sociétaux, tels que le vieillissement de la population, le potentiel des marchés émergents, le changement climatique. Sans oublier que nous avons la conviction que l’investissement responsable s’inscrit dans ces mégatendances.
3. Quels sont vos principaux fonds thématiques ?
Notre gamme est diversifiée, et en plein essor. Nos principaux fonds sont Echiquier World Next Leaders, fonds multi thématique lancé en 2013, Echiquier Intelligence Artificielle, fonds pionnier et global tech, Echiquier Health et le dernier né, Echiquier Climate Impact Europe, destiné à accompagner la transition climatique. Lancé en décembre 2020, ce 2e fonds à impact de La Financière de l’Echiquier, vise à contribuer à la neutralité carbone du continent européen. Il s’appuie sur une méthodologie innovante qui nous permet de définir un score climatique des entreprises.
4. L’engouement pour la gestion thématique vous apparaît-elle être une mode ou une tendance durable ? Comment expliquez-vous cet engouement ?
Il ne s’agit pas d’une mode, mais d’un mouvement de fonds, qui devrait selon nous s’amplifier. Les histoires de l’investissement thématique sont très lisibles et compréhensibles, c’est sans doute l’une des raisons de l’engouement qu’il suscite. Ce type d’investissement permet aussi à certains investisseurs de concilier leurs valeurs avec leur recherche de rendement. L’investissement à impact sur les marchés côtés par exemple, par ses vertus de transparence, permet de connaître l’impact de ses placements[1]. Nous publions ainsi chaque année pour nos fonds à impact un rapport d’impact éclairant concrètement l’impact réalisé par les investissements du fonds.
5. Qu’apporte l’intégration des critères ESG dans la gestion thématique ?
L’intégration des critères extra-financiers permet d’analyser la qualité de la gouvernance, ainsi des politiques sociales et environnementales déployées par les entreprises, et se révèle être, selon nous, un outil de gestion des risques. Investisseur responsable depuis 30 ans, LFDE a généralisé l’intégration des critères ESG à l’ensemble de sa gamme depuis 2018[2], ce qui traduit notre conviction la plus forte : les entreprises vertueuses sur les enjeux ESG sont aussi les plus performantes sur le long terme [3].
6. Le monde Post Covid : la crise a-t-elle eu pour effet de renforcer le succès/la croissance des thématiques ? Quelles sont selon vous les thématiques les plus porteuses ?
La crise sanitaire et les confinements ont accéléré des tendances déjà à l’œuvre, comme la digitalisation des entreprises ou la télémédecine, et favorisé l’essor de secteurs porteurs de changements, de la cybersécurité au dating en ligne. L’accélération de la digitalisation des entreprises a généré de nouveaux usages, dans le cloud, le e-commerce, la logistique ou encore la télémédecine. Ces nouveaux usages sont désormais ancrés dans les habitudes et ne devraient pas connaître selon nous de retour en arrière. La révolution de l’intelligence artificielle n’en est qu’à ses débuts, son potentiel de croissance reste important. PwC estime l’apport de l’IA à l’économie mondiale de quelque 15 000 milliards de dollars d’ici 2030. La robotique et l’automatisation impacteront également des pans entiers de l’industrie manufacturière notamment. Parmi les thématiques qui émergent, nous nous intéressons à la disruption financière, sous l’impulsion de nouveaux acteurs qui réinventent l’architecture des paiements grâce à l’augmentation de la vitesse et de la qualité des données. Une autre révolution qui ne fait que commencer : la capitalisation boursière des Fintechs représente aujourd’hui d’environ 10% de l’ensemble du secteur des services financiers, alors qu’elle était inexistante il y a 10 ans. L’écosystème est florissant et son développement fulgurant, en Chine notamment, avec des entreprises qui proposent des services de paiement instantanés, des portefeuilles digitaux, et s’apprêtent à révolutionner le crédit.
7. Avez-vous des projets de création de nouveaux fonds ?
Oui, nous lançons prochainement, en France, une autre solution thématique. Nous sommes très impatients de proposer cette thématique inédite ultra innovante. Rendez-vous le 1er juin !
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