Mael Toledano de la compagnie d’assurance vie luxembourgeoise IWI, qui entend bien prendre pied sur le marché français, livre son sentiment sur le fonds en euros.
Le fonds euros d’aujourd’hui, pour vous c’est quoi ?
Je ne suis pas un réel défenseur du fonds euros. Outre le fait qu’il ne soit plus rentable, il manque de transparence : l’épargnant ne sait jamais de quoi le fonds sur lequel il investit est composé.
D’autre part, il ne faut pas oublier qu’en cas de rachats massifs les compagnies peuvent bloquer les rachats afin de leur éviter Un éventuel problème de solvabilité.
En somme, manque de transparence, défaut de rendement, possibilité de ne pas retrouver son capital en cas de blocage des rachats. Il me semble que le fonds euros arrive au bout de son histoire…
Aujourd’hui que proposez-vous aux épargnants?
L’un des avantages de souscrire un contrat d’assurance vie au Luxembourg est qu’il n’existe pas de mutualisation des comptes. Les capitaux des clients sont séparés des fonds propres de la compagnie.
En clair, le client qui souscrit une assurance vie versera son épargne sur un compte auprès du dépositaire qu’il aura choisi. Cela lui permet en outre de continuer à travailler avec sa banque s’il le souhaite.
Cette relation client/dépositaire de compte permet au client d’avoir la possibilité de se créer son propre fonds euros : le client peut acheter, avec l’aide de son conseiller financier, des obligations en direct et en fonction de son profil aller sur du high yield ou rester sur du corporate. En revanche, les emprunts d’états sont à éviter.
Il s’agit d’une gestion obligataire sur mesure ; les gestionnaires financiers adaptent leurs fonds en fonction du profil de leur client.
A mon sens, le plus important est de savoir dans quoi on investit !
Ne faudrait-il pas « éduquer » les épargnants ; que ces derniers acceptent de prendre des risques et une certaine volatilité s’ils attendent un rendement ?
Je pense que ce travail d’éducation incombe aux banques et aux conseillers financiers, avant tout.
Mais ce n’est pas chose simple : le fonds euros est ce qu’il y a de plus facile à vendre, sachant que les investisseurs français et italiens sont de fervents adeptes du fonds euros.
De fait, les banques, et notamment les banques françaises proposent encore trop de fonds euros : pourquoi ne pas mettre en place une gestion obligataire sur mesure ?
La gestion obligataire sur mesure serait selon vous une alternative aux fonds euros ?
Oui, tout à fait.
Le fonds euros était le meilleur placement des 25 dernières années, aujourd’huil’investisseur doit comprendre qu’une page se tourne: les obligations d’Etat ne rapportent plus rien et les réserves s’épuisent.
EF/FL
Voir aussi
Pour plus de précisions : voir notre article Assurance-vie, Pourquoi le Luxembourg ?