Antoine Tranchimand, associé gérant du cabinet en gestion de patrimoine K&P Finance, revient sur les stratégies alternatives au fonds en euros intégrées aux préconisations patrimoniales délivrées par le cabinet.
Quel est aujourd’hui votre sentiment sur le fonds euro ?
Il faut avoir pleinement conscience qu’à brève échéance le rendement du fonds euro va encore diminuer pour s’établir en dessous des 2%. Si l’inflation remonte, le fonds euro ne présentera plus aucun intérêt. Il devient impératif de transférer sa richesse sur d’autres supports.
Existe-t-il des stratégies alternatives aux fonds euro ?
Oui, nous prenons en compte 3 stratégies alternatives au fonds euros dans nos préconisations à adapter au profil de l’investisseur :
La première consiste à investir dans un fonds euros dynamique (1). Primonial et Oradéa (assureur vie de la Société Générale) ont lancé un fonds euro dynamique qui respecte les 3 règles du fonds en euros à savoir la garantie du capital, l’effet cliquet (2), et la liquidité.
Ce support, nouveau en France mais déjà utilisé en Allemagne depuis plusieurs années, est baptisé « Sécurité Target Euro ». Il se différencie du fonds euro classique par la volatilité du rendement, qui évoluera en fonction de l’évolution des marchés financiers.
Son principe est le suivant : on estime que le fonds euro, avant frais de gestion fait 2/3% de performance.
En début d’année la compagnie d’assurance avance ces 2/3% à la société de gestion.
Le gérant achète, ensuite des options sur l’euro stoxx : si le marché baisse, seule la valeur des options est perdue, le capital restant garanti. En revanche en cas de performance positive, l’investisseur capitalise la plus-value.
In fine, le rendement sera soit positif soit nul.
Ce support est « back testé » en Allemagne depuis 2007, et il a servi 5,15% par an sur les 8 dernières années avec deux mauvaises années boursières.
La seconde est de choisir des supports immobiliers de types SCPI, OPCI ou SCI au sein des contrats d’assurance-vie.
Il est évident qu’il ne faut pas investir tout dans l’immobilier « papier » puisque cet investissement n’est pas sans risque. En revanche couplé cet investissement avec un placement sur un fonds euro classique permet à l’épargnant d’obtenir un rendement plus confortable (aujourd’hui les SCPI servent entre 4 et 5% par an) et de conserver la garanti d’un capital.
La dernière stratégie est de revenir selon nous à une allocation plus diversifiée.
L’ère du « tout sécuritaire » est finie.
Nous recommandons d’allouer une partie de l’épargne sur une poche d’unités de compte classiques (actions, obligations, monétaires) plus ou moins importantes en fonction de l’aversion au risque et des besoins de liquidités à court et moyen terme.
Par exemple « Allocation prudente » proposée par K&P Finance est investi à hauteur de 50% sur du fonds euros et le reste est réparti sur 5 UC diversifiées. Sur 5 ans ce fonds affiche une volatilité de 2% et une performance de près de 4%.
Nous ne sommes plus dans un monde sans risque et 2% de volatilité, les clients peuvent l’entendre.
Justement le comprennent-ils ?
Oui et non,
Les français évoluent dans un monde de taux fixes. Il y a un vrai travail pédagogique à faire. L’épargnant doit entendre que la période des taux garantis élevés est terminée pour un petit moment !
Prendre un risque sur des UC est la contrepartie d’un rendement qui n’existera plus bientôt sur un placement sans risque.
EF/FL
Voir aussi
- L’objectif étant de combiner la sécurité du fonds euro et la performance des marchés
- Effet cliquet : les rendements à l’année sont acquis et garantis au même titre que le capital