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Devant conseiller des investisseurs au quotidien, David Elgrably du cabinet Fidudée Gestion Privée, trace un portrait contrasté du rôle du fonds en euros.

Le fonds en euros a-t-il encore de l’avenir ?

Nous assistons à une érosion du rendement des fonds en euros depuis plusieurs années. D’autre part, il faut garder à l’esprit le texte d’octobre 2010, complété par l’Ordonnance de août 2015 (1) qui permet d’autoriser les compagnies d’assurance à suspendre les remboursements sur les fonds en euros. Donc non, il est clair que ce n’est pas la solution d’avenir pour les épargnants.

Quelles solutions alternatives mettez-vous en avant auprès de vos clients ?

Sur cette question il y a une double problématique, en termes de conviction et réglementaire. Si j’ai en face de moi un épargnant de 85 ans avec un profil de très défensif, je suis obligé de continuer de préconiser le fonds en euros. Il n’y a pas d’alternative pour lui, je serais hors des clous en conseillant autre chose.

Et pour son fils de 60 ans ?

S’il a aussi un profil très prudent, adverse au risque, la réponse est la même.

En revanche si on peut prendre plus de risque, que les éventuelles sorties sont planifiées, alors on peut sélectionner judicieusement des unités de comptes pour aller chercher du rendement. Je pense par exemple à des SCPI qui peuvent offrir un profil de risque adapté. On peut regarder un produit comme Sérénipierre de Primonial.

Il convient d’être vigilant à la question des frais de souscription qui si on y va en direct peuvent être assez importants.

D’autres pistes ?

Il faut s’intéresser à la gestion alternatives, aller sur des fonds qui essaient de neutraliser le béta. Je pense par exemple à un fonds comme H2O Adagio qui vise à faire un EONIA renforcé.

Là encore il faut être vigilant et capable d’être mobile. Mais on n’a pas le choix, le fonds en euros est un produit « madoffé », en cas de remontée de taux les gens vont rester scotchés !

FL/EF

Voir aussi

(1) cf art L612-33 Code monétaire et financier