Alors que le Haut Conseil de Stabilité Financière vient de renouveler hier son alerte sur le fonds en euros, estimant que « l’ajustement à la baisse des rémunérations des contrats d’assurance-vie intervenu en 2015 a été insuffisant au regard des circonstances macroéconomiques et financières actuelles »(1), XY, spécialiste de l’assurance-vie, appelle à la nuance.
"Oui, le rendement des fonds en euros va continuer de baisser, dans le sillage des taux d’intérêt qui sont eux-mêmes à l’étiage ou en territoire négatif.
Oui les autorités invitent les assureurs à revoir à la baisse le rendement servi par leurs fonds en euro afin de préserver l’équilibre du dispositif, en particulier en les incitant à doter régulièrement la PPE (Provision pour Participation aux Excédents).
Oui, les marchés obligataires marchent sur la tête avec un emprunt d’Etat français à 5 ans qui sert un rendement négatif à -0,23%.
Mais ne parlons pas de bulle car le niveau des réserves et des plus-values latentes actuelles sur les fonds en Euros permettraient aux assureurs de faire face à une hausse des taux maitrisée.
Et tant qu’il n’y a pas de rachats massifs avérés, le mode de comptabilisation des sous-jacents composants l’actif général, mark to model et non mark to market, permet de pérenniser cette spécificité Française.
Donc, sauf à parier sur une hausse des taux très violente et soudaine, qui aurait des conséquences sans doute désastreuses sur l’ensemble des autres classes d’actifs, arrêtons de nous faire peur avec un film catastrophe au scénario (comptable) invraisemblable."
XY est cadre dans une compagnie d'assurance, spécialiste du Fonds Euros et chargé de cours au Master II Gestion de Patrimoine de l’Université Assas.
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(1) Pour consulter le communiqué du HCSF, cliquez ICI.