En 2 semaines, le baril de Brent a progressé de 15%, non sans avoir reculé, puis rebondi entre temps.
Tout a commencé le 28 septembre quand, en marge du FIE (1) à Alger, l’OPEP a annoncé un accord au sujet du gel de leur production, décision qui a surpris les marchés.
Toutefois, il ne faut pas trop vite crier victoire, et encore moins lorsqu’il s’agit de l’OPEP. Il convient de rester prudent sur les modalités de gel et sur le respect de l’accord, sachant qu’il faudra attendre le sommet du 30 novembre pour en savoir plus.
Quelques jours plus tard, c’est sans surprise que le rallye du baril a trouvé un second souffle suite au discours de V. Poutine à Istanbul au cours duquel le chef du gouvernement russe a affirmé être prêt à se joindre aux mesures destinées à réduire la production pour doper les cours.
D’ici début décembre, entre les annonces « officielles » russes et la confirmation de l’accord, le prix du baril devrait continuer de progresser.
Mais, à plus long terme, l’équation est différente. Rappelons que la baisse de production serait de l’ordre de 200k à 700k bpj alors même que l’augmentation de production depuis le début de l’année atteint 930k bpj…quoiqu’il en soit, à ce rythme, l’offre demeurera excédentaire jusqu’à fin 2017, au moins.
De plus, la discipline n’a jamais été la qualité première des pays producteurs, rien ne garantit le respect des quotas, et d’éventuels écarts pourraient repousser la date d’équilibre offre-demande.
D’autre part, si le baril montait durablement au-dessus de 50$, la reprise des forages nord-américains ferait pression et l’excès d’offre pèserait une nouvelle fois sur le prix. (2)
Enfin, selon le rapport de septembre de l'Agence Internationale de l'Energie, la croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2016 est revue en baisse à cause de la moindre demande chinoise et indienne, et pour 2017 elle ralentirait encore.
A ce rythme, la date du rééquilibrage du marché risque de s’éloigner et de décevoir les investisseurs.
D’ici la fin de l’année, beaucoup de volatilité en vue pour le baril et les valeurs qui lui sont liées.
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Thomas Page-Lecuyer, stratégiste CPR AM
EF/EV
Voir aussi
(1) FIE : Forum International sur l’Energie
(2)« D’ailleurs, on observe déjà un rebond du nombre de puits exploités aux Etats-Unis depuis mai dernier, depuis que le baril flirte avec les 50$. De près de 1600 en octobre 2014, ils ont chuté à un peu plus de 300 suite à la dégringolade du baril. Mais depuis 4 mois, les puits rouvrent, plus d’une centaine ont été relancés ».