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La nouvelle est tombée : après une nuit de suspens qui a vu s’égrener au fil des heures les pronostics les plus contradictoires à mesure que les Etats américains publiaient leurs résultats, c’est finalement le républicain Donald Trump qui sera le 45éme Président des Etats unis d’Amérique.

Les marchés n’ont pas manqué de réagir. En Asie bien sûr, où on a vu le Nikkei perdre 6% en séance tandis qu’en Chine les cotations étaient fébriles. Au niveau des devises aussi avec l’euro-dollar touchant 1,1126. Et comme toujours, l’or, valeur refuge par excellence, a atteint 1.313 dollars l’once alors que le métal jaune était encore à 1.273 dollars hier.

Pourquoi tant d’inquiétudes ? Parce que le prochain occupant de la Maison Blanche est imprévisible, fantasque, ahurissant. Les raisons d’être inquiet sont réelles, et on se demande si l’homme Trump sera capable de céder la place au président Trump, en acquérant plus de nuance, plus de hauteur de vue, et d’établir son action dans la durée. Bref, de passer de l’invective à la conduite d’un grand pays.

Mais cette élection était-elle réellement imprévisible ?

Il y a dans ce nouveau scrutin comme un goût de Brexit, une saveur catalane, un murmure autrichien, une musique que l’on a déjà entendue en Allemagne, mais aussi au Danemark ou en France.

Ce que raconte cette actualité récente, ce n’est pas tant la montée des extrêmes, de la xénophobie ou des replis. Ce qui est criant, c’est surtout l’incapacité des analystes et des commentateurs, qui se laissent guider par leur passion non par leur raison, à voir et analyser ce qui se passe en face d’eux.

Ce qui est inquiétant, c’est de découvrir au petit matin que les marchés ont la gueule de bois, comme au lendemain du vote britannique, alors qu’objectivement l’issue était prévisible.

Le syndrome Trump, ce n’est pas la montée des extrêmes ; c’est le déni de réalité de ceux qui font l’opinion. Ce second phénomène est bien plus inquiétant que le premier car il montre que nos élites sont encore dans la pensée magique.

fl/ef