BNP Paribas AM revient sur les raisons qui motivent l’investissement responsable notamment au travers de la stratégie « Smart Food », dont l’objectif est de financer les entreprises du secteur alimentaire qui agissent pour la protection de l’environnement.
« Le « Business and Climate Summit », évènement qui a précédé la COP21, a permis de définir quel devrait être l’engagement des entreprises pour la préservation de l’environnement. Si cet accord prévoit que les activités des entreprises doivent s’inscrire dans le développement durable, il prévoit aussi que les procédés de production mis en œuvre soient soutenables.
Parmi les entreprises sujettes à controverse, on compte les producteurs de boissons sucrées, sodas ou autres, en raison de leurs activités mêmes (1) et de leurs pratiques de production.
Le problème ne s’arrête pas aux seules questions de santé publique ; des pratiques contestables violant les droits élémentaires des populations ou portant atteinte à l’environnement sont courantes, et c’est toute la chaîne de production de ces boissons qui est alors mise en cause.
D’abord, au niveau de la production, certaines sociétés, surtout en Amérique Latine, se livreraient à l’accaparement de terres et des ressources en eau au détriment des populations autochtones ainsi privées de leurs principaux moyens de subsistance. (2).
Plus en aval dans le cycle de production, la mise en bouteille est une activité très polluante, qui, bien souvent, dans les pays émergents, ne fait pas l’objet de contrôles (3).
Enfin, en bout de chaîne, la consommation de ces boissons a comme effet corollaire le rejet de déchets (bouteilles en plastique ou autres) dont très peu sont recyclés, voire recyclables.
[C’est pour soutenir] le développement durable que BNP Paribas a créé la stratégie « SMaRT Food ». Dans ce cadre, BNP Paribas applique les principes de précaution les plus stricts afin de ne retenir que les entreprises les plus vertueuses. »
Rédaction/EF/EV
Voir aussi
- Au Mexique, la consommation de boissons sucrées est devenue un problème majeur de santé publique. Les chiffres sont déconcertants : le pays est le premier consommateur au monde de boissons sucrées devant les États-Unis, 70 % des adultes y sont en surpoids, 32 % sont obèses et 10 % sont diabétiques. Ces boissons sont devenues indispensables au quotidien et sont consommées par réflexe. Le phénomène ne se limite pas au Mexique. Dans nombre de pays d’Amérique Latine, ces boissons font désormais partie de la culture locale, tant et si bien qu’elles se sont substituées à l’eau lors des rituels traditionnels de certaines tribus. Plus globalement, les maladies liées à la surconsommation de sucre ne cessent d’augmenter dans le monde; les chiffres le prouvent, le nombre de personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014, et l’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la septième cause de mortalité dans le monde.
- La production de boissons sucrées nécessite, en effet, d’importantes ressources en eau (deux litres d’eau pour produire 1 litre de boisson sucrée) ; ces sociétés pomperaient abusivement dans les nappes phréatiques de régions arides où le stress hydrique est déjà prononcé et l’accès à l’eau difficile. Leurs activités sont souvent protégées par des lois environnementales laxistes. Parfois, les populations locales se rebellent et, quand cela est possible, font valoir leurs droits ; par exemple, en Inde, pays où peuvent sévir de fortes sécheresses, une usine de fabrication de sodas a dû fermer sous la pression d’activistes locaux au motif que les activités de l’usine contrevenaient aux réglementations environnementales en vigueur.
- les produits chimiques utilisés sont déversés dans la nature sans aucune mesure de prudence. Comble de la perversité du système, dans certaines régions, non seulement les ressources en eau s’amenuisent, mais aussi, elles deviennent impropres à la consommation du fait des polluants dont elles sont chargées.