C’est un peu un « anti-cadeau », ou le cadeau de l’amour vache, le genre de chose qu’on souhaite offrir à sa belle-mère ou au meilleur de ses ennemis : le fonds à perdre dans lequel on investit en pure perte.
Car si on connait l’adage « les performances passées ne préjugent pas des performances etc… », il ne faut pas oublier son corollaire : « les frais passés donnent une assez bonne idée des performances à venir ».
Alors, que convient-il de faire avec un fonds qui aligne des frais tels qu’il ne peut qu’être à la traine de ses pairs ?
Tenez, le Groupama Euro Equities : 6% de frais pour un fonds qui évolue dans le sillage de l’indice (son prospectus revendique un « tracking error maximal de 3% sur la durée de placement recommandée »).
Autant dire un ETF, un fonds dont l’indice de référence est le MSCI Euro et qui « colle » véritablement à ce dernier :
Sauf qu’un ETF affiche de frais de 0,3 à 0,8%, bien en dessous des plantureux 6% (hors commission de sur-performance qui pourrait expliquer une note aussi salée) de ce fonds Groupama.
Et que penser des 8% de frais prélevés en 2015 sur le fonds GSD France ?
Ou encore du Pragmatis PEA International, un fonds essentiellement composé d’EFT qui ne brille pas par ses performances passées au cours des dernières années : il est régulièrement à la traine de son indice.
Ce qui ne l’a pas empêché en 2015 d’atteindre un total de frais sur encours de 12,74% et une performance nette de quasiment -12%... Cherchez l’erreur.
Il est vrai qu’avec moins de 3 millions d’encours, les frais prennent rapidement une place prépondérante dans la vie d’un fonds.
Autant dire qu’au train où vont les choses, les frais auront rapidement gain de cause et éroderont complètement ce fonds jusqu’à la trame. Alors, si vous cherchez un cadeau empoisonné, quelque chose de déceptif qui laisse un souvenir amer, c’est vers un de ces fonds bien salés qu’il faut vous tourner.
FL/EF