Bravo, Better Finance publie la liste des fonds qui selon l’expression de N3D « ne servent à rien ». Et alors ?
On se souvient que l’année dernière, l’ESMA avait publié une étude sur les fonds de type « closet indexing », c’est-à-dire qui suivent l’indice pas à pas. Problème, ces fonds qui n’ont pas plus de valeur ajoutée (d’alpha) qu’un ETF sont vendus au prix fort (1,5% à 2,5% contre 0,20 à 0,60% pour un ETF). Voilà l’objet du délit.
L’Autorité des marchés financiers européens n’avait pas souhaité à l’époque publier la liste des fonds incriminés (toujours ce goût de faire les choses à moitié…). C’est maintenant chose faite à l’initiative de Better Finance qui a refait tous les calculs de l’ESMA afin de publier cette fameuse liste (cliquez ici pour télécharger la liste).
L’initiative est louable, pour autant, elle appelle plusieurs questions ou commentaires :
- Les fonds purement indiciels avaient un sens, et donc une valeur ajoutée, à l’époque où les ETF n’existaient pas. On se souvient qu’à l’époque Vanguard (maison très honorable) s’était fait une spécialité des fonds indiciels.
- Certes ces fonds ne servent à rien, mais on n’est pas obligé de les acheter. La sentence peut paraitre triviale mais sérieusement, les investisseurs n’ont pas le couteau sous la gorge. Ils n’ont qu’à mettre autant d’énergie à choisir leurs fonds qu’à choir leur future voiture.
- On ne trouve pas dans la liste de Better Finance le fameux fonds LBPAM Actions Indice France qui reste un modèle du genre et dont la stratégie d’investissement est toujours aussi savoureuse :
- D’où la question : comment le travail a-t-il éte fait…
- Enfin, dans le même registre, on aurait apprécié un « commitment » plus franc et clair de Better Finance qui utilise des formules qui laissent entendre… sans totalement assumer les choses : « potential closet indexers » (ils le sont ou ils ne le sont pas !), ou bien encore des formules telles que « cela semble contraire à la réglementation européenne » (comme dit Musset, « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée », on ne peut pas toujours rester dans le flou artistique, soit c’est contraire, soit cela ne l’est pas).
Bref, on est en face d’un non-évenement.
Post-scriptum : Une raison supplémentaire de travailler avec un CGP, si on veut être sûr de ne pas tomber sur une « closet indexer ».
JY M est responsable de la distribution d''un groupe financier euroepéen installé en France.
NDLR : voir l’article « Ces fonds qui ne servent à rien ».