Reste en effet l’issue des élections législatives le mois prochain qui influeront largement sur la marge de manœuvre du nouveau président élu Emmanuel Macron.
Ainsi, chez Vega IM on se montre prudent : « pour les élections législatives, malgré la dynamique que peut engendrer sa victoire, beaucoup de simulations indiquent une absence de majorité absolue pour le parti En Marche, avec sans doute une présence très forte des Républicains au second tour ».
Même perception chez M&G où Steve Andrew (gérant du fonds M&G Income Allocation) indique qu’il s’agit « certes d’un signal fort mais il ne faut pas négliger ce que cette élection doit au rejet de Marine Le Pen et ne pas oublier que c’est maintenant au niveau des élections législatives que se déplace la bataille ».
Chez Robeco on souligne que « le scrutin présidentiel passé, l’attention des investisseurs se tourne désormais vers les élections législatives du mois de juin et sur la capacité du mouvement En Marche!, qui ne dispose actuellement d’aucun siège au parlement, à dégager une majorité ».
Tout n’est pas encore joué aussi pour Fidelity : « le Président de la République nouvellement élu va en effet devoir s’attacher à obtenir une majorité stable et favorable à son projet à l’Assemblée Nationale pour pouvoir l’appliquer ».
D’autres se montrent plus confiants, comme Philippe Ithurbide chez Amundi qui estime que le mouvement En Marche peut réaliser un bon score aux législatives. Une analyse fouillée qui conduit le stratège à déclarer « nous restons surpondérés en actions européennes et françaises (vs. Etats-Unis notamment), et en obligations d’entreprises européennes (vs. obligations souveraines). »
Pragmatique, BlackRock annonce « nous sous-pondérons le crédit européen en raison de l’amélioration des perspectives économiques, qui risque d’entraîner une augmentation des rendements et un écartement des spreads, en particulier si les marchés estiment que la Banque centrale européenne va réduire ses achats d'actifs ».
Même approche chez Mirabaud AM : « nous restons positifs sur les actions européennes, en particulier les valeurs bancaires et industrielles, qui profitent de la croissance et de la hausse des taux. En revanche, nous restons sous-pondérés sur les obligations souveraines ».
Mais certains s’interrogent sur la tendance à plus long terme : « les marchés ont eu une réaction de soulagement, car ce résultat repousse de 5 ans les menaces que constituaient l’extrême-gauche comme l’extrême-droite pour l’économie française et européenne » analyse la maison de gestion Martin Curie du groupe Legg Mason.
« Mais n’avons-nous pas en fait tout simplement acheté un peu de temps avant le dernier souffle de la mondialisation ? » se demande Salman Ahmed chez Lombard Odier.