Qui n’a jamais entendu un gérant expliquer : « nous rencontrons 100, 200, 500 entreprises par an ? » Mais au-delà du discours marketing, que font réellement ces gérants une fois l’entreprise mise en portefeuille ?
Concrètement, lorsqu’on parle du suivi d’une entreprise, de quoi parle-t-on ? S’agit-il de quelques mails informels échangés entre le gérant et les dirigeants, d’un café en bord de Seine histoire de prendre des nouvelles ? Heureusement pour moi, a fortiori pour mes capitaux, il y en a certains qui n’hésitent pas à sortir, à « mouiller la chemise » comme dirait le beau Lino dans « L’aventure c’est l’aventure ».
C’est le cas de Moneta qui nous a habitués à une gestion de bon père de famille quasi militante avec des fonds dont on suspend les souscriptions lorsque leurs encours deviennent conséquents.
Ainsi, une fusion non équitable, des conflits d’intérêts mal arbitrés ou encore une dégradation de la gouvernance au sein de la société que le gérant a en portefeuille, sont autant de situations qui incitent le loup à sortir du bois et à jouer son rôle de gérant activiste.
Ces « intrusions » dans la gestion de la société peuvent prendre la forme d’échanges variés allant d’un simple contact téléphonique avec le dirigeant et d’autres actionnaires en passant par l’utilisation du droit de vote ou bien même, lorsque c’est nécessaire, d’informations données à l’AMF.
Ainsi dans le cas du projet de fusion entre Stallergenes (une valeur du secteur de la santé que le gérant à en portefeuille) et Greer, Moneta fait entendre sa voix sur un dossier qui lui parait inéquitable. Suite à différentes réunions avec des experts, l’AMF et l’équipe dirigeante, la parité a été revue à la hausse, pour la plus grande satisfaction des actionnaires de Stallergenes.
On imagine bien que toutes les interventions ne peuvent se solder par de tels succès. Mais on apprécie que certains gérants, Moneta et d’autres, adoptent une posture activiste et n’hésite pas à monter au créneau pour défendre les intérêts des porteurs de parts.
EF/FL