Hasard du calendrier, situation fortuite ? Nous recevons cette semaine coup sur coup 2 communiqués de presse de maisons aux profils sensiblement différents mais qui mettent en avant la même expertise.
Lundi c’est M&G qui annonce le lancement d’un « fonds ESG international à haut rendement », hier c’est au tour de Candriam de mettre en avant un fonds « SRI Bond Global High Yield ». Qui sait, peut-être que ce mercredi un troisième gérant entrera dans la danse.
Certes, on pourra arguer du fait que, peut-être, ESG et SRI ce n’est pas exactement la même chose… mais c’est entrer là dans des désinences lexicales.
On le sait, trouver du rendement dans l’univers obligataire est un exercice difficile et il est devenu nécessaire non seulement d’être très « sélectif » mais aussi de se tourner vers des classes d’actifs où il reste du grain à moudre : haut rendement, émergents… parfois les 2 en même temps.
Cet exercice de picking ne peut plus se réaliser sur son terrain de jeu habituel, le corporate des marchés développés qu’on connait bien. Il faut maintenant ratisser large pour trouver les opportunités partout où elles sont.
Troisième facette de ce triptyque, le socialement responsable. C’est depuis un an, l’élément indispensable de toute garde de robe de gestion qui se respecte ; comme une nouvelle épice dont il faudrait accommoder tous les plats.
Bien sûr, il existe plusieurs maisons qui ont développé au fil du temps une vraie approche ESG, solide et cohérente, avec un véritable engagement. Mais quand même, pas un gérant qui n’ait son avis sur la question, une méthodologie imparable, des filtres pertinents et qui ne lave plus blanc que le voisin.
Au point qu’il deviendra bientôt distinctif de ne pas en être.
Autre question qui inquiète : mais que vont devenir toutes les valeurs (s’il y en a) qui ne passent pas la rampe de l’ESG ?
EF/FL