La question était dans tous les esprits à défaut d’être sur toutes les lèvres, jeudi dernier durant la réunion qui a permis à Georges Eric de la Brunière, le patron de Natixis Wealth Management, de présenter la réorganisation de la structure : « mais pourquoi donc avoir vendu la plateforme Sélection 1818 ? »
Evoquant la rentabilité de l’activité, avec une réglementation de plus en plus pesante et coûteuse, Georges Eric de la Brunière n’a pas éludé la question : certes la plateforme est un très bel outil mais il s’agit d’un outil essentiellement tourné vers la distribution alors que la maison souhaite résolument s’affirmer comme un acteur du conseil.
D’où entre autres le renforcement des équipes de Natixis Wealth Managementavec l’arrivée de Jean-Jacques Friedman au poste de CIO (Chief Investment Officer). Le mandat de ce dernier est clair : élaborer la stratégie d’allocation financière de la banque, et répondre au plus près aux problématiques des clients de la maison, essentiellement des familles fortunées et des chefs d’entreprise.
En effet, alors que le « panier moyen » à Sélection 1818 est d’environ 200.000 euros, Natixis Wealth Management joue dans une autre cour, avec des portefeuilles financiers de l’ordre de 2 millions d’euros selon Eric de la Brunière.
Sur cette cible, la structure entend bien tirer profit de l’appartenance à un groupe (en puissant entre autres dans les expertises des maisons affiliées à Natixis IM) mais aussi en renforçant son offre à destination de cette clientèle haut de gamme avec des services ad-hoc tels que du Management equity plan ou des services de Private investment banking (pour la mise en place par exemple de couvertures de titres ou de financements pour des holdings patrimoniales).
Cette stratégie volontariste intervient à un moment où le segment « entrée de gamme » des opérateurs de banque privée est de plus en plus concurrencé par de nouveaux entrants, dont les services à base de robo-advisors.