Calendrier pour le moins insolite, la BCE et la Fed ont communiqué de concert la semaine dernière, la première laissant pour une fois la primauté de l’exercice à la seconde, analyse David Ganozzi, gérant d’allocation chez Fidelity. Au-delà de la forme, les deux institutions ont rivalisé d’annonces sur le fond. À commencer par la Réserve fédérale qui n’a pas tant surpris par son relèvement de 25 pb, entre 1,75% et 2%, que par le changement de cadence de sa politique monétaire.
Contrairement aux dernières annonces qui laissaient entendre que la normalisation allait se poursuivre de façon très progressive, l’instance a annoncé envisager deux nouvelles opérations d’ici la fin de l’année. Un relèvement de taux supplémentaire – par rapport à la feuille de route initiale – qui répond à la robustesse économique marquée par un chômage à 3,8%, une inflation à 2,2% (mai) et des PMI en rebond.
Forte de cette dynamique, la Fed a d’ailleurs revu à la hausse ses prévisions de croissance à 2,8% et d’inflation à 2,1% pour cette année. L’économie américaine se porte donc comme un charme et la Fed doit en profiter pour se reconstituer une marge de manœuvre monétaire. La concordance du calendrier a, sur ce point, mis en lumière le contraste existant avec l’Europe où la BCE vient seulement d’établir sa feuille de route pour sortir du cadre monétaire non-conventionnel dans lequel elle était entrée trois ans auparavant.
L’instance européenne s’apprête donc à arrêter son programme de rachat d’actifs à la fin de l’année - en le réduisant dans un premier temps à 15 milliards d’euros à compter d’octobre. En outre, un relèvement des taux n’interviendra pas avant l’été 2019. La voie de la normalisation est donc officiellement ouverte.
Sur le fond, le timing peut laisser sceptique au regard du ralentissement économique actuel et d’une inflation essentiellement portée par l’envolée du pétrole. Sur la forme, il paraît toutefois bien choisi.
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