Avec la hausse du prix du pétrole, l’inflation est de retour. Phénomène assez nocif pour les coûts de production des entreprises et les industries de transformation, elle est désormais accompagnée de pressions inflationnistes sur le coût du travail.
Après les Etats-Unis, c’est l’Europe qui montre désormais dans les dernières statistiques les signes d’une tension salariale (+2,2%) tout comme au Japon (+3,6%). Avec les pénuries de main d’œuvre en quantité ou en qualité, il est probable que ces tensions persistent. C’est une bonne nouvelle pour les salariés mais il faudra que les entreprises puissent les répercuter dans les prix.
L’inflation se voit aussi dans les multiples et dans la capitalisation boursière américaine. Après Apple c’est Amazon qui rejoint le club des 1000 milliards de dollars. Portés par des rachats d’actions record (supérieurs en montant au programme quantitatif de la BCE), les actions américaines continuent d’afficher une santé insolente et un écart béant avec la performance des actions européennes. Premier signe d’espoir, on enregistre pour la première fois une semaine de collecte positive (300 M$) sur ces dernières après vingt-cinq semaines de décollecte continue.
Si l’Europe inquiète toujours, c’est aussi parce que l’Italie doit présenter un budget à ses partenaires européens. La montée en puissance dans l’échiquier politique italien de Salvini passe sûrement par un accord sur un déficit plus important mais sous contrôle (en dessous de 2,5%). Déjà, les taux d’intérêt sur le dix ans italien ont reflué.
La prime de risque n’a pas totalement disparu mais les perspectives d’une prise du pouvoir de la Lega avec ses alliés modérés de droite après un échec de la coalition actuelle ne sont plus si lointaines et probablement plus acceptables par les marchés que l’alliance des contraires que l’Italie doit subir aujourd’hui.
Igor de Maack est gérant et porte parole de la gestion de DNCA