Le coup de gueule de Philipe Loizelet, président de l’ANCDGP, sous forme de lettre ouverte…
Frédéric,
Je ne peux pas ne pas réagir à ta dernière newsletter et plus particulièrement à l’interview de nos amis d’InfoPro Digital : CGP, unissez-vous.
Je suis toujours amusé de voir ces grands professionnels de l’événementiel, multi organisateur segmenté de salons (Journées du courtage, Patrimonia, Les rendez vous du courtage, Décid assur, Réavie, L’Argus Factory, …) intéressant nos métiers, nous délivrer leurs conseils sur notre organisation. Je suis tenté, par taquinerie, de leur souhaiter qu’ils fusionnent leurs salons et événements…ce qui limiterait d’autant les empreintes carbones pour y assister…
Plus sérieusement, je note dans le programme de Patrimonia une confusion entre CGP et CIF : puisque seules les associations juridiquement agréées pour représenter les CIF sont invitées à parler au nom de l’avenir règlementaire des métiers du CGP, dont le CIF n’est qu’une composante, et ce, alors que nous observons de plus en plus un renoncement de fait ou en droit à exercer l’activité de CIF au sein des cabinets de CGP.
Un véritable schisme est en train de s’opérer sous nos yeux entre les confrères CGP qui souhaitent intervenir comme CIF, allant pour certains jusqu’à la création de « sociétés de gestion. » avec la course à la taille critique et à la consolidation que cela implique et les confrères CGP qui se tournent résolument vers le conseil ou se cantonnent à l’intermédiation en assurance (dont la proportion dans le chiffre d’affaires est une clef de valorisation reconnue du cabinet).
En effet, les positions réitérées de l’AMF de considérer que dès lors qu’un CGP se déclare être CIF emporte le respect pour l’ensemble de ses activités exercées des procédures CIF, y compris pour des prestations ne comportant pas de conseils financiers personnalisés, comme la surprenante non proportionnalité de pénalités financières appliquées entre les erreurs, ou non respects des process entre un établissement financier et un CGP exerçant à 2 ou 3 associés, imposent aux CGP de sérieusement s’interroger sur l’adoption d’un statut bien mal taillé : car contraignant, peu rémunérateur, et peu protecteur vis-à-vis des fournisseurs qui peinent à reconnaitre leur nécessaire loyauté vis à vis du client.
C’est pour cela que ce matin, j’ai été amusé de lire les bons conseils de nos hôtes de Patrimonia, dont j’ai déjà souligné que ce salon avait grandement perdu son caractère d’assises de nos métiers.
Tu me diras si tu trouves opportun de relayer mon humeur, qui pour certains, ressemble à celle d’un certain Jean Pierre Rondeau.
Mais cela ne serait que flatterie.
Bien à toi,
Pour le bureau,
Philippe Loizelet
Président de l'A.N.C.D.G.P. (Association Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine)